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Décès d’Ahmed Sidi Guindo dit Baba Hassèye : Ce que nous retenons de cet homme de convergence
Publié le dimanche 2 fevrier 2014  |  Le Reporter




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Quand nous avons appris la mort de Baba Hassèye, nous avons eu une sorte de vertige, car toute la journée, ce sont des actes peu ordinaires qui se passaient autour de nous. Surtout que nous étions à la veille de la fête ASHURA, fête de fin d’année chez les musulmans. Et c’est ce jour que Baba Hassèye a choisi pour rejoindre le monde de la vérité. Ce fut la fin de la vie d’un homme de convergence et de foi. Baba Hasseye a été le vrai père de tous ceux qui l’ont connus.

Mon frère Bassirou disait de lui : «C’est l’homme-épicentre, avec une ouverture sur toutes les personnes qui le fréquentent». Et oui, peu importe ta provenance, ton ethnie, ta famille ou tes origines, pour le vieux Guindo, c’est l’humain qui comptait d’abord et le reste venait après. Nous avons commencé à fréquenter Baba Hassèye à la veille de notre alliance, quand il nous a fait appel par l’entremise de tante Nanaïssa, celle qui était restée auprès de lui depuis qu’il était revenu de son traitement. Avant qu’Abdou Guindo et ses frères et sœurs prennent la relève, quand le problème de respiration de leur père était devenu crucial. Le 27 février 2009, est la date de notre première rencontre avec Baba Hassèye, chez lui au Badialan III. Pendant 3 heures d’échanges, il nous a expliqué le Mali de long en large : les ethnies, les régions, l’art, la culture et la religion, mais surtout l’importance du mariage dans notre société.

L’homonyme du petit junior disait ceci : «Etre né et avoir grandi dans une grande famille, ne veut rien dire si tu n’es pas le vrai fruit de cette communion humaine». Quand nous avons appris le décès du sage Guindo, voici des mots qui résonnaient dans nos têtes, des phrases qui allaient et revenaient sans cesse. Homme de convergence, il l’a été, parce que tous les vendredis sont des jours de fête dans la famille Guindo. Baba Hassèye était entièrement à la disposition de tout le monde.

Ses enfants adoptifs, ses enfants (filles et garçons), petits-fils et filles connaissaient, aiment et appréciaient Baba Hassèye : cet homme qui ne montrait jamais sa colère. Dites à Abdou, Hamou, Safia et les autres, qu’ils ne sont pas les seuls orphelins de leur père ! Nous n’avons jamais fait pleurer Baba Hassèye ; nous ne pleurons pas sa mort ; nous sommes croyants. Parbleu, ce n’est pas pour rien que Dieu l’a rappelé un jour saint, même si ce même jour un grand vide a commencé à envelopper nos vies. Au point que certains n’ont guère hésité à postuler : le grand baobab est tombé ; le chef de famille est parti. Mais nous sommes de ceux qui croient que la graine qu’il a semée doit germer, dans l’union, l’entraide, la paix et la convergence. Son domicile, symbole de convergence, doit le demeurer et permettre à ses héritiers de jouer pleinement leur partition.

À votre dernière visite chez lui, Baba Hassèye, très malade, il était assis sur une chaise, entouré de nos tantes et mamans. Ce jour, il y avait une coupure d’électricité. Nous étions le 18 septembre 2013, veille de l’investiture d’IBK. Au moment où l’une de ses filles venait lui souhaiter prompt rétablissement. À celle-ci qui partait pour le pèlerinage à la Mecque, Baba Hassèye lui demandera humblement de lui faire des bénédictions. C’est le lieu de le dire : Baba Hassèye est parti dans l’honneur, entouré de ses enfants et dans leurs bras, comme le souhaite tout bon chef de famille.

Comme le dit le poète : «il faut laisser du temps pour que les bons souvenirs reviennent et apaisent les souffrances». D’ores et déjà, Abdou et les autres, recevez nos pensées les plus affectueuses et notre soutien indéfectible dans cette épreuve. Votre père aura vécu sa maladie avec un courage remarquable, avec dignité ! Nous partageons votre douleur, mais les mots nous manquent pour l’exprimer pleinement. Pour vous, nous espérons voir cette grande épreuve s’effacer au fil du temps.
Dormez en paix, Baba Hassèye !
Kassim TRAORE

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