S’il y a un domaine dans lequel le Mali excelle aujourd’hui c’est bien celui du suivi électronique de véhicules et des marchandises. L’Office ivoirien des chargeurs l’a tellement compris qu’il a décidé de signer une convention de partenariat avec la société Ebemi-SA, la société malienne chargée de la gestion de Tracking et appartenant au consortium Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), Conseil malien des chargeurs (CMC) et le Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr). Ce mariage de raison a été scellé par le Directeur général de l’Office ivoirien des chargeurs (OIC), Fako Koné, et le Directeur général de la société Ebemi-SA , Abdoulaye Dicko, le 30 janvier dernier à Abidjan, dans la salle de conférence de l’OIC.
C’était en présence d’une forte délégation, venue de Bamako, composée essentiellement du Président du Conseil d’administration de la société Ebemi-SA et non moins représentant de la Ccim, Almoudy Sidy Mohamed, du président du Conseil malien des chargeurs (CMC), Ousmane Babalaye Daou, ainsi que celui du président du Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), Youssouf Traore et non moins patron de «Bani transport». On notait aussi la présence du représentant du Cabinet du ministre de l’Equipement et des Transports du Mali, Mallé Danfaga, du Directeur national des transports terrestre, maritime et fluvial, Sidy Kanouté, et d’un représentant de l’administration des Douanes maliennes, l’Inspecteurs Diagueli Diakité, qui n’est autre que le chef du Bureau du contrôle de transit (BCT). Coté ivoirien, en plus des membres de l’OIC, on notait la présence remarquée de deux représentants des Douanes ivoiriennes. Après les salutations du patron de l’Office ivoirien des chargeurs et les remerciements de son homologue malien, le représentant de l’administration Des douanes maliennes, Diagueli Diakité, chef du Bureau du contrôle de transit, a tenu en haleine le public pendant plus d’une heure.
Ainsi, dans un brillant exposé , il a démontré tous les bienfaits de la trouvaille de ces cinq jeunes maliens qui sont à la base de l’introduction du potentiel des technologies de l’information et de la communication pour améliorer la sécurité des personnes et des biens, optimiser l’utilisation, l’efficience et l’efficacité des infrastructures et équipements des réseaux de transport routier. Toute chose qui a été saluée tant par nos partenaires techniques et financiers (Banque mondiale, Cedeao, et Uemoa) pour ses retombées concrètes pour les transporteurs et chargeurs maliens et surtout pour ce pays continental (le Mali) qui est désormais approvisionné régulièrement et à moindre coût. L’inspecteur des Douanes, Diaguéli Diakité, fera savoir que les actions de Ebemi-SA sont salutaires et s’inscrivent dans le cadre de la facilitation du Transit sur le corridor ivoirien. Une facilitation qui suppose la suppression des barrières non tarifaires ainsi qu’une sécurisation. Selon lui, le bras armé du Tracking, c’est-à-dire, de la géolocalisation du suivi des véhicules pour mettre fin aux tracasseries et aux rackets est sa structure, à savoir le Bureau du contrôle du transit (BCT) qui dispose d’une brigade mobile sur le terrain. Et en la matière, les jeunes maliens ont expérimenté le système Ebemi dans une de leurs salles. Une salle qui a été équipée et installée au BIT à 225 millions de FCFA, entièrement financés par le Conseil malien des chargeurs .Tous les véhicules sont désormais balisés. A en croire Diagueli Diakité, c’est un système qui arrange tout le monde : La Douane pour mieux voir la traçabilité et le suivi des camions et marchandises ; la Police qui peut désormais identifier les véhicules en excès de vitesse ; la Gendarmerie qui peut facilement suivre les accidents de circulation ; les transporteurs qui peuvent savoir où sont leurs camions et leurs marchandises.
Ebemi ‘’où es-tu ?’’ est donc un produit purement malien qui fait recette dans la sous-région. C’est ce produit que les chargeurs ivoiriens sollicitent aujourd’hui. D’où cette convention de partenariat qui vient d’être signée avec la structure que dirige Abdoulaye Dicko, Directeur général de Ebemi-SA. Les Ivoiriens ont compris, après la démonstration faite dans une de leurs salles équipée entièrement par Ebemi-SA, qu’ils y ont tout à gagner. D’abord une bonne clé de répartition, ensuite un avantage extraordinaire pour les Douanes ivoiriennes. Désormais, avec ce produit malien, les douanes des deux pays peuvent apurer à temps réel le mouvement des camions et des marchandises sur le terrain. Ce qui permettra d’éviter les déperditions. Ensuite, il y aura une facilitation de transit avec comme conséquence la levée de toutes les barrières non tarifaires et en fin une sécurisation qui permettra de booster les recettes. Le hic est qu’après la signature de cette convention de partenariat et la visite attendue des services des douanes ivoiriennes au Mali, nos autorités doivent tout mettre en œuvre pour lever le dernier goulot d’étranglement. En effet, l’administration des Douanes ne peut travailler avec Ebemi-SA qu’avec les véhicules qui ont été balisés. Ce qui n’est pas encore le cas. Il faudrait donc prendre rapidement un arrêté ministériel pour demander à ce que tous les camions soient balisés. C’est le prix à payer pour faire de ce produit un avantage comparatif pour le Mali.
Fini donc le temps où on faisait le Tracking dans le désert avec des moyens rudimentaires, des filatures à travers des rassemblements d’indices pour suivre les véhicules avec les moyens rudimentaires dans le désert. Nous ne sommes plus dans les années 1960 ou 1980 où le Tracking traditionnel était de mise avec ses nombreux inconvénients. Désormais, c’est le siècle de la lumière, le temps de Ebemi-SA dont la réputation dépasse largement nos frontières. Ce système est un outil multifonctionnel qui a pour mission le financement, la fourniture et la maintenance du service de suivi électronique.
Ebemi, c’est un véhicule muni d’une balise GPS dont la traçabilité est garantie pour une durée de 5 ans. Des balises qui ne sont pas facturées. L’avantage de la signature de cette convention pour les Ivoiriens, c’est que désormais, le tracking ne se limitera plus à leur frontière, mais de l’océan jusqu’au point final à Bamako où ailleurs. Pour les transporteurs maliens, c’est d’autant plus importants qu’ils vont sortir du casse-tête des escortes ainsi que la perte de leurs marchandises sur ce corridor désormais balisé. A tous les autres pays de l’Hinterland (Niger et Burkina Faso) de confier leur sort à la société Ebemi-SA. Aux autres corridors (Sénégal, Togo, Benin, Mauritanie, Guinée, Ghana, entre autres) de savoir que rien ne peut désormais être imposé aux Maliens sans leur accord.
Birama FALL, envoyé spécial à Abidjan