L'Union européenne s'est dit prête à soutenir le déploiement d'une force de stabilisation africaine sous mandat de l'ONU, au Mali, et à sanctionner ceux qui menacent la transition démocratique dans le pays. Un gouvernement d'union nationale doit être mis en place d'ici le 31 juillet. Les regroupements politiques anti-putsch, le FDR et l'ADPS, ont demandé publiquement le retour dans les meilleurs délais du président par intérim Dioncounda Traoré pour assumer la conduite de la transition. Un retour qui pourrait ne plus tarder.
Plusieurs des interlocuteurs qui rencontrent à Paris le président par intérim font le même constat : Dioncounda Traoré affiche un très bon moral et semble disposé à reprendre les rennes d'une transition qui patine à Bamako.
La Cédéao a posé un ultimatum pour que d'ici le 31 juillet soit installé un gouvernement de large union nationale. S'il se confirme que Dioncounda Traoré s'apprête à rentrer rapidement, cela veut dire que les garanties nécessaires à sa sécurité lui ont été données. Et comme il n'est pas question pour le président malien d'atterrir à Bamako encadré par des forces étrangères, les putschistes du 22 mars doivent donc promettre d'assurer sa protection.
Alors, les militaires auraient ils changé leur fusil d'épaule ? Veulent-ils rectifier, corriger leur stratégie? Le chef de l'ex-junte, le capitaine Sanogo, a-t-il compris que la communauté internationale et de nombreux chefs d'Etat de la région étaient aujourd'hui ulcérés par le comportement de l'armée malienne ? Les menaces de sanctions contre ceux qui entraveront la transition porte peut-être ses fruits. A Bamako, les militaires discrédités pour avoir abandonné le nord peuvent-ils prendre le risque de continuer à parasiter un règlement de la crise politique au sud et militaire au nord ? Bon nombre d'officiers et sous-officiers pensent sans doute aussi à leur avenir et à leur carrière.