Des rebelles touareg sont entrés dimanche à la mi-journée dans la ville de Tombouctou, dernière ville du nord-est du Mali encore sous contrôle gouvernemental, ont rapporté à l'AFP des témoins.
"Oui, les rebelles sont arrivés dans Tombouctou. Au moment où je parle, je les vois (se diriger) vers une banque de la ville", a déclaré un habitant, interrogé au téléphone depuis Bamako.
"C'est vrai, certains rebelles sont en ville. Ils sont venus avec un ancien ministre malien", a affirmé un employé d'un hôtel du centre-ville, qui n'a pas précisé l'identité de ce responsable.
Ces témoignages ont été confirmés par plusieurs autres habitants, précisant notamment qu'il y avait actuellement peu de coups de feu.
Selon des sources concordantes, les rebelles qui assiégent la ville ont négocié leur entrée. Des contacts ont été pris avec une milice arabe loyaliste qui a pris position dimanche matin dans la ville après la défection de la plupart des militaires de l'armée malienne.
Selon un membre de cette même milice, plusieurs groupes rebelles participent à l'encerclement de la ville. Les hommes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) - principale composante de la rébellion - sont déployés à l'entrée est de Tombouctou, sous le commandement de Mohamed El Nadjim.
Des islamistes, dont il n'a pas précisé l'identité exacte, ont pris position au nord.
Des tirs ont été entendus dans la matinée en périphérie de la ville, et le camp militaire a été la cible de tirs d'armes lourdes, selon des témoins. A la mi-journée, les tirs d'armes lourdes ont cessé, alors que seuls des coups de feu sporadiques étaient entendus en ville.
A environ 800 km au nord-est de la capitale Bamako, la ville historique de Tombouctou, environ 50.000 habitants, sur le fleuve Niger, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Surnommée "la perle du désert", elle était autrefois une étape incontournable pour les touristes venus à la rencontre des Touareg.
Samedi, les rebelles ont pris le contrôle de Gao, 300 km plus à l'est, principale ville du nord-est malien qui abritait l'état-major régional de l'armée malienne, après s'être emparés la veille de la ville stratégique de Kidal.