Analphabète de son état, mais fin connaisseur de la politique politicienne à la malienne, Nock Ag ATHIA, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a su créer autour de lui un puissant réseau digne d’une mafia et qui serait impliqué dans l’ensemble de la chaîne de vie du Cercle de Diré et dans toutes les activités socio-économiques (Administration, politique, ONG, associations villageoises, commerce, bref tout).
Pour mieux faire fonctionner ce réseau digne d’une mafia, il s’appuie très souvent sur des jeunes exclus de la communauté, des cadres malhonnêtes de l’administration, des retraités sans ressources, des élus corrompus et des notables sans scrupules qu’il manipule au gré de ses besoins.
Ce sexagénaire natif du hameau nomade de Tienkour, situé à quelques encablures de la ville de Diré, s’est sédentarisé vers les années 80. Il est vu comme l’un des plus nantis des politiciens du cercle de Diré qu’il tient avec une main de fer.
Ce vieux baroudeur de la politique est un abonné permanent de l’hémicycle malien qu’il a intégré sous le régime de Moussa TRAORE et en est sortis après les événements de mars 1991, pour y réintégrer 15 ans plus tard.
Il s’est toujours appuyé sur les ONG et Programmes de développement qu’il instrumentalise via son puissant réseau pour arriver à ses fins politiques.
Le Cercle de Diré étant connu comme une zone agricole et d’élevage par excellence, beaucoup de fonds d’appui ont été drainés vers cette zone sous divers projets et programmes.
L’un des projets phares de la zone en tout cas, jusqu’aux événements du Nord, constitue sans nul doute le programme Mali-Nord/GTZ qui bénéficie de financements de plusieurs structures allemandes.
Contrairement aux objectifs de ce programme ambitieux qui vise essentiellement le développement de l’agriculture dans la zone, il a été utilisé comme un instrument redoutable entre les mains de ce versatile élu pour régner sur l’ensemble du cercle.
On se rappelle qu’il a toujours distribué des motopompes, des engrais subventionnés ou d’autres aides à ceux qui lui font politiquement allégeance en écartant tous les agriculteurs qui ont eu le malheur de se retrouver dans un parti politique qui ne l’enchante pas.
Grâce à cet obscur réseau, il est arrivé à imposer des parents amis et alliés au niveau de plusieurs structures de l’Etat comme Coordinateur, chef de projets, Administrateurs de programmes, Conseillers techniques, Directeurs ou comme simples agents.
Cette position stratégique lui permet de réaliser tous ses caprices à la barbe et au nez des honnêtes citoyens sans recours, car il se fait très discret.
Ce député se fait passer pour un patriote convaincu et grand défenseur des régions du Nord, en participant à toutes les rencontres et Foras dédiés au Nord du Mali, malgré son âge avancé et son état de santé fragile.
Tous ses agissements sont effectués pour endormir le peuple qui ne tardera pas à découvrir une autre facette de ce vieux qui œuvre en réalité pour un « lobby touareg » avec comme alliés, les exclus sociaux.
Il faut noter que depuis l’occupation des régions du Nord du Mali à savoir Tombouctou, Gao et Kidal, le tonitruant député ne cesse de faire parler de lui.
Les bandits armés (dont un de ses fils serait leur interprète) ont procédé à un pillage systématique des magasins privés et les locaux de l’administration. Même l’hôpital secondaire de la ville n’a pas été épargné.
Mais l’histoire qui a fait couler beaucoup de salives certainement est la stupéfaction de la population devant l’implication douteuse du Député élu de Diré dans la recherche d’un véhicule volé par les bandits armés.
En effet, suite au vol d’une dizaine de véhicules, l’illustre élu aurait directement intervenu, depuis Bamako, auprès des bandits pour obtenir le retour du seul véhicule appartenant au percepteur de Diré, qui serait selon certaines sources, un de ses nombreux protégés.
Selon des informations dignes de foi, ce percepteur a pu bénéficier d’une affectation expresse à Diré à la suite des interventions de Nock Ag ATHIA.
Ce geste incompréhensible de l’élu a été mal perçu par la population qui a protesté avec vigueur contre cet acte posé par le Député à travers des marches avec barricades et des sit-in.
Dans sa tentative de diversion, il a aussitôt mis en marche sa puissante machine de communication en organisant un meeting d’explication pour dit-il justifier cet acte douteux. Tout cela a été précédé de visites nocturnes aux domiciles de certains manifestants dans le but de les soudoyer avec des billets de 10.000 FCFA.
Les jeunes qui ne voulaient rien savoir ont juré d’en découdre avec lui et de ne plus l’accepter comme élu, voir le récuser purement et simplement. Car, ils estiment qu’ils viennent d’avoir une preuve de ses accointances avec les bandits armés du MNLA.
L’illustre élu a finalement compris que ses électeurs ne l’accordent plus de crédits et qu’il a été honni par eux. Dans la foulée, il quitte nuitamment la ville sans crier garde pour se rendre à Bamako où il a élu domicile depuis peu.
Mais l’ironie du sort a voulu que quelques jours après, un de ses nombreux enfants et son gendre soient arrêtés en possession illégale d’armes de guerre et d’une importante quantité de munitions par les forces de sécurité stationnées à Niafunké.
Ces rejetons n’ont eu leurs vies sauves que grâce à un échange de prisonniers effectué entre le gouvernement du Mali et les bandits armés, soit quelques jours avant la chute du régime d’ATT.
Comme pour dire que le bon Dieu n’attend pas le jugement dernier pour se montrer, car l’honorable Député a donc été rattrapé par l’histoire.
Complicité avec les rebelles
Mais ce courageux politiciens n’en décolère pas et semble tout mettre sur le dos de ses adversaires politiques comme il l’a toujours fait, car l’habitude est une seconde nature.
Après la hasardeuse proclamation de l’indépendance d’un « Etat fantôme » dit de l’Azawad, l’honorable Député a, depuis sa maison de replis de Bamako, mobilisé tout ses hommes de mains et son réseau mafieux pour organiser l’accueil de la délégation du MNLA avec faste sous le nom d’un prétendu Comité de crise.
Ce Comité de crise dont les membres ont été choisis par ses soins, a même bénéficié de son appui financier et logistique, selon les dires d’un d’entre eux lors d’un compte rendu public, pour faciliter l’accueil des assaillants, voir leur installation dans la ville.
En effet, ce que l’honorable a oublié de dire au public est que ces jeunes égarés du MNLA ne sont autres que ses neveux, fils et d’autres jeunes touaregs venant des fractions alliées de Gari, Tinguereguef, Issafaye et Tienkour, relevant tous du cercle de Diré.
Les membres du Comité dont les ficelles sont tirées depuis Bamako par l’honorable, se sont bougrement enrichis grâce au partage de butins entre eux et les assaillants. Ils n’hésitent plus à s’afficher avec des nouvelles voitures et d’autres bien volés.
Etant donné que le ridicule ne tue pas, après la débandade du MNLA le Comité a aussitôt fait allégeance aux nouveaux maîtres des lieux qui n’est autres que le groupe islamique Ansardine à la suite d’un communiqué laconique. Mais, comme dans un marché de dupes, les mêmes jeunes qui étaient sous le drapeau du MNLA se sont reconvertis en 24 heures à l’islamisme. Mais de qui se moque t-on ?
Les récentes manifestations de colère du 09 juillet 2012 ne sont que les conséquences directes des comportements mafieux des membres de ce fameux comité et de leur mentor qui œuvrent de concert avec les bandits.
Ce revirement brusque des membres du Comité a été catégoriquement refusé par les jeunes qui en avaient ras-le-bol de leurs agissements. Ils ont dans la foulée demandé la mise en place d’un comité digne de foi et respectueux des biens d’autrui et animé de personnes crédibles en attendant l’assaut final de l’armée contre les bandits armées et leurs acolytes.
Selon nos dernière informations, beaucoup auraient pris la poudre d’escampette et les quelques membres de ce comité qui sont encore à Diré chercheraient à l’ériger en comité de développement du cercle pour ne pas s’attirer la foudre de la justice malienne, après tout ce qu’ils ont fait comme mal.
