Dans le préambule de la Constitution du Mali, on peut lire que le «Peuple souverain du Mali (…) s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la protection de l’environnement».
L’article 15 de la même Constitution stipule : «Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat».
En raisons de ces dispositions constitutionnelles, cette sous rubrique a été créée et Le Témoin, à travers cette chronique introductive, débute son témoignage pour vous instruire sur l’environnement, les ressources naturelles renouvelables (sol, végétations, faune, flore, eau, etc.) et le développement durable aussi bien au Mali que sous d’autres cieux.
Cette chronique inaugurale se consacre au concept environnement et les problématiques de sa gestion. Elle se veut un épisode d’immersion ou de mise à niveau pour nos différentes catégories de lecteurs.
Le concept environnement regroupe l’ensemble des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques dans lequel vivent les hommes, les animaux, les végétaux et les microorganismes. C’est donc un ensemble complexe de milieux anthropisés (transformés par l’homme) et de milieux naturels (peu ou pas modifiés par l’homme).
Malgré le consensus sur la définition du concept, la problématique de l’environnement ne présente pas les mêmes caractéristiques selon que l’on se trouve dans les pays industrialisés, les pays moyennement avancés actuellement dits émergents, dont les pays cités sont le Brésil, l’Inde et la Chine, désignés sous le sigle Bric ou dans les pays en développement, en particulier en Afrique.
Dans les pays industrialisés, les citoyens, les Etats dirigeants et la communauté scientifique préalablement bien informés des problématiques environnementales s’inquiètent, par exemple, de la consommation d’énergies fossiles, comme le charbon et le pétrole, dont les réserves diminuer à long terme, voire s’épuiser. Tandis qu’à court terme, leur consommation entraîne une pollution de l’air, de l’eau et des éco système en général. Les conséquences immédiats sont préoccupants à travers l’augmentation du taux du gaz carbonique dit dioxyde de carbone (Co2), du gaz à effet de serre (Ges) le plus absorbant, mais pas le plus nocif, contribuant ainsi au réchauffement climatique que l’humanité connaît actuellement.
La Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (Ccnucc) et le Protocole de Kyoto à cette convention ont été élaborés à l’effet de prévenir et de lutter contre toute perturbation atmosphérique dangereuse du système climatique.
Il faut ajouter à tout cela la pollution des nappes phréatiques par les nitrates et les métaux lourds. Ce n’est pas tout compte tenu de l’entropisation des cours d’eau et des rivières. Nous consacrerons donc une large place à ce phénomène lié à la pollution des cours d’eau dans les prochaines chroniques de Doudou.
Dans ces pays industrialisés, on s’accorde pour que ces questions soient étudiées avec la plus grande vigilance. Ainsi, et très souvent, les industriels consacrent une part de leur investissement à la recherche de technologies antipollution et l’adaptation des outillages à des normes plus contraignantes permettant de moins dégrader l’environnement.
Généralement, dans les pays dits émergents, connus sous le vocable de Bric, à cause de leur décollage économique, on observe de grosse consommation d’énergie et des pollutions sévères sont générées. Ils acceptent le principe de la lutte pour la préservation de l’environnement pour autant que cette lutte n’entrave pas leur croissance.
Dans les pays en développement, la problématique de l’environnement se présente de façon plus aigue en termes de déséquilibre entre les réserves naturelles renouvelables, d’une part et d’autre part, les besoins accrus de la population en croissance rapide à la recherche d’une amélioration générale de leur condition de vie. Diverses raisons font que, malgré la croissance démographique et les effets qui en résultent, la prise de conscience de l’absolue nécessité d’une gestion des ressources de l’environnement n’est pas encore suffisamment répandue. Les faits suivants sont en cause : l’existence d’espace non cultivés, les soucis du court terme qui sont plus préoccupants et le long terme qui ne s’inscrit pas forcément dans les valeurs culturelles. Il s’y ajoute que l’optique conservation prévaut sur l’optique d’un développement soucieux d’une gestion raisonnée des ressources naturelles renouvelables. Sans compter que l’introduction, l’exclusion et la répression sont plus facile à imaginer et à mettre en œuvre que la gestion des ressources naturelles renouvelables. Enfin, l’ampleur des problèmes dépasse souvent la capacité réelle d’intervention des acteurs du développement.
Il faut cependant noter que les gouvernements dans les pays en développement sont conscients de l’ampleur des problèmes et ils ont ainsi rédigé de nombreux textes législatifs, règlementaires et normatifs.
Au Mali, il convient de signaler l’existence d’une abondante législation relative à la protection de l’environnement, la biodiversité, la gestion des ressources forestières et fauniques, aux différentes catégories de déchets (solides, liquides, plastiques, spéciaux, eaux pluviales) aux pollutions et nuisances, aux ressources en eaux, aux changements climatiques, etc.
A la prochaine !