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L’Indépendant N° 3432 du 5/2/2014

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Soumaila Cissé devant la mission du Conseil de sécurité, « Il y va de la crédibilité de l’ONU d’appliquer et de faire appliquer ses résolutions »
Publié le mercredi 5 fevrier 2014  |  L’Indépendant


© aBamako.com par Dia
Réconciliation Nationale: Cérémonie d`Ouverture des Assises Nationales sur le Nord
Bamako, du 1er au 02 Novembre 2013. Dans le cadre de Faire connaître et de partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d`une paix durable, juste et inclusive à travers le pays; SEM. Ibrahima Boubacar Keita, Président de la République du Mali a initié les « Assises Nationales sur le Nord ». Il a présidé leur ouverture ce matin au CICB, sous l`égide du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, M. Cheick Oumar DIARRAH . Soumaila Cissé, candidat de l`URD.


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Dans son intervention au cours de cette séance présidée par le président de l’institution, Issiaka Sidibé, en présence de la mission du Conseil de sécurité conduite par Gérard Arnaud, le chef de l’opposition a souligné que » le plus important aujourd’hui, c’est l’évaluation de la situation qui prévaut sur l’ensemble du territoire national et définir une feuille de route pour une résolution rapide et définitive de la crise ». Pour lui, » le Dialogue Inclusif ne doit pas occulter le Dialogue avec les Groupes Armés ».

Pour ce faire, a-t-il ajouté, « nous devons faire le point de la résolution 2100 (2013) et de l’accord de Ouagadougou ». Pour Soumaila Cissé, selon ladite résolution qui « a consacré le déploiement de la Minusma, les effectifs autorisés sont de 11 200 éléments et seulement 5 539 sont déployés soit un taux de 50% à ce jour, un an après, sans compter le retrait des troupes du Nigeria.

Il est, dès lors, évident que vu l’étendue du territoire et la faiblesse des forces armées maliennes, de larges portions du territoire national sont sans contrôle ».

Les attaques continuent de plus belle, a-t-il souligné, et le dernier rapport du Secrétaire Général a déjà édifié sur le nombre de victimes civiles et militaires.

S’adressant directement aux envoyés du Conseil de sécurité, il a dit : » Je sais que vous êtes conscients de cette situation d’insécurité sinon vous seriez allés au delà de Mopti: à Tombouctou, Gao ou même Kidal ». Pour étayer cette situation, il a révélé : » Hier, (le dimanche, NDLR) au petit soir à moins de 100 km de Konna (entre Boré et Gouma), un car de voyageurs a été attaqué et les passagers dépouillés de leurs biens. Ces faits sont malheureusement quotidiens et les rumeurs arrivent très atténués à Bamako et pas du tout à New York ». Il a souligné que » les élections ont eu lieu dans ces régions dans des conditions d’insécurité et certains candidats ont eu recours à des escortes militaires. On a voté à la place de certains réfugiés et l’administration au jour d’aujourd’hui est toujours très discrète voire absente ».

Aussi, s’est-il interrogé : » Comment convaincre les fonctionnaires de reprendre le travail si les conditions sécuritaires sont toujours aussi mauvaises? Sur le plan humanitaire environ 500 000 personnes sont déplacées et 1.400.000 en état de détresse alimentaire et sanitaire, sans une administration présente et efficace, comment remédier à leur sort? ». C’est pourquoi, le chef de l’opposition pense que » le retour effectif et sécurisé de l’administration est le meilleur garant du retour des populations, pour une reconstruction sociale, politique et économique des régions concernées ». Pour lui, » Ansardine, le Mujao et Aqmi ont clairement été identifiés par la résolution comme des groupes terroristes à combattre. Certains de leurs chefs circulent librement dans la zone et sont même sollicités lors des négociations au cours des prises d´otages. Si la justice est sélective, nous ne réussirons pas la paix ».

D’après Soumaila Cissé, la Minusma devait aider (paragraphe 16) à imposer aux groupes armés de déposer les armes, d’accepter d’être cantonnés et désarmés.

A ce jour malgré « les mesures de confiance prises par les autorités maliennes (libération des prisonniers, levée des mandats d’arrêt), le cantonnement n’est pas effectif, le désarmement aléatoire et Kidal inaccessible aux autorités maliennes.
Du reste quel est le nombre de combattants à cantonner? Plus de 9 000 pour la seule région de Kidal!! Chiffre fantaisiste! Prenons garde, a-t-il averti, de ne pas ramener les djihadistes à la faveur du cantonnement, comme ce fut le cas des responsables des mouvements armés compromis avec les terroristes, revenus tranquillement à l’Assemblée nationale sous les couleurs du parti au pouvoir.
» L’accord de Ouagadougou qui a permis les élections, l’acceptation de la laïcité et l’intégrité du territoire est en panne. On parle d’Alger, de Rabat, de Ouagadougou et de Bamako. Pour nous, il faut chercher la paix où elle se trouve, les populations sont meurtries, l’économie s’effondre et la confiance des investisseurs s’étiole. L’opération Serval a permis de chasser les terroristes de leur sanctuaire de l’Adrar des Ifogas et de la vallée de Timetrin. Il est donc urgent que l’armée malienne soit déployée dans ces zones avec les moyens matériels et humains nécessaires pour éviter un retour des terroristes dans ce sanctuaire » a souligné le chef de l’opposition.

D’après le leader de l’URD et chef de l’opposition » Nous nous permettons d’attirer votre attention sur l’identification des auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et sur la répression du trafic de drogue, qui est l’activité principale de toutes les bandes armées de Gao à Kidal et leur source de revenus ainsi que la prise d’otages.

Cette importante problématique est insuffisamment prise en compte par la résolution 2100 (2013). Le Conseil de Sécurité doit à notre avis y porter une attention toute particulière. Il ne saurait y avoir de paix sans justice, ni de dialogue sans justice. Les résolutions 2085 et 2100 du conseil de sécurité prônent clairement des poursuites judiciaires contre les auteurs de crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis au nord comme au sud du Mali. Les différents accords ne doivent ni masquer ni diluer cette exigence. Il y va de la crédibilité de l’ONU d’appliquer et faire appliquer ses résolutions ».

Le chef de la minorité parlementaire a souligné « que le dialogue inclusif est accepté par tous et la communauté internationale se doit d’aider le Mali à réussir cette si importante étape pour obtenir la paix définitivement et la consolider. Selon lui » il est important de souligner que toutes les communautés du Nord doivent être partie prenante de ce dialogue surtout, les plus nombreuses les Sonrais, les Peulhs. Les communautés Touareg et arabes représentent à peine 10% des populations du Nord et les groupes armés sont quant à eux loin de représenter les populations touareg dans leur ensemble ».


Selon lui, il faut « signaler par ailleurs que contrairement à ce que véhicule une certaine presse, le Mali n’est pas divisé en populations noires au sud et blanches au nord. Le Mali est multiethnique, multiracial et multiculturel.

Les noirs si on veut parler en couleur de peau sont les plus nombreux au Sud comme au Nord. Les populations blanches représentent moins de 3% de la population totale ». Raison pour laquelle, Soumaila Cissé soutient que » le Dialogue Inclusif ne doit pas occulter à notre avis le Dialogue avec les Groupes Armés ».
Poursuivant son intervention il a dit qu’une » solution durable à la crise passe aussi par une solution régionale et il me paraît nécessaire que le conseil de sécurité se penche plus globalement sur la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Ouest « .

La conjonction à terme des forces des pays de la région pourra garantir une paix durable et définitive, cela nécessitera des moyens financiers importants mais surtout une volonté politique sans faille et une solidarité à toute épreuve au sein des organisations régionales telle que la CEDEAO ».

Pour lui, « Nous voulons bâtir au Mali une démocratie républicaine dans un pays en paix. C’est pourquoi, je veux attirer votre attention sur la nécessité de la bonne Gouvernance pour avoir des institutions républicaines fortes au rang desquelles l’Assemblée nationale. L’Assemblée Nationale devra donner l’exemple en devenant un vrai pôle de contre pouvoir à l’exécutif, un lieu de débats et d’échanges. C’est pourquoi, a-t-il souligné, » doit éclore en son sein une opposition républicaine bénéficiant de tous ses droits et consciente de tous ses devoirs » .

Mamadou FOFANA

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