C’est, du moins ce qu’a déclaré Gérard Arnaud, chef de la délégation du Conseil de Sécurité de l’Onu en visite au Mali. C’était, lundi dernier, au cours d’une conférence de presse, qui a bouclé la mission du Conseil de Sécurité des nations Unies dans notre pays.
La délégation onusienne a été reçue à Bamako, par le président de la République, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice et d’autres membres du gouvernement.
A Mopti, elle a rencontré les organisations de la société civile et les représentants des groupes armés, y compris ceux venus spécialement de Ouagadougou.
Gérard Araud, indique que cette visite, a permis à sa délégation de se faire une idée de la situation qui prévaut au Mali.
Un communiqué liminaire, lu par le représentant spécial du Tchad auprès de l’ONU résume, pour l’essentiel, les impressions de la délégation onusienne sur notre pays.
Reprise des négociations assortie d’un calendrier
Il ressort de ce communiqué, qu’il y a une volonté manifeste de tous les acteurs maliens de trouver une solution à la crise, qui n’a que trop duré. La délégation salue les avancées significatives dans l’application de l’accord de Ouagadougou. Mais, elle déplore le ralentissement dans les négociations. Le communiqué indique que suite aux rencontres de la délégation du Conseil de Sécurité avec les autorités maliennes, il a été constaté une réelle volonté d’aller de l’avant.
Mais les représentants du Conseil de Sécurité exigent la reprise des négociations, sans délai et avec un calendrier précis. Ce cadre politique est nécessaire, ajoute le communiqué, pour consolider les acquis sécuritaires et accélérer le processus de cantonnement et de désarmement des groupes armés. La délégation du Conseil de Sécurité entend soutenir les efforts des partenaires bilatéraux et multilatéraux qui œuvrent dans ce sens.
«L’absence d’un cadre politique inclusif risque d’être exploité par les fauteurs de trouble», avertit le communiqué. Aussi, la délégation des Nations Unies encourage le gouvernement malien à déployer, rapidement, l’administration dans les régions affectées par la crise, afin de rétablir les services sociaux de base.
La volonté commune d’aller de l’avant
Selon Gérard Araud, la première leçon tirée des différentes rencontres avec les autorités maliennes et les représentants des groupes armés, c’est la volonté d’aller de l’avant, la volonté de négocier pour résoudre cette crise. La deuxième leçon, c’est un sentiment d’urgence de résoudre cette crise le plus rapidement possible. Car un retard dans la résolution de la crise, dit-il, peut entrainer un risque de radicalisation au sein des groupes armés.
«Nous repartons de Bamako, impressionnés de la dignité du peuple malien et de la vitalité des institutions ; le Mali a des institutions légitimes, constitutionnelles et légales. C’est à ces institutions de gérer le processus de réconciliation et nous sommes assurés, car nous avons noté de part et d’autre qu’il y a une vraie volonté de parvenir à une réconciliation qui permettra la réunification du Mali», a affirmé le chef de la délégation, Gérard Araud. Avant d’ajouter que le plus important c’est que toutes les parties sont d’accord pour négocier
La négociation finale à Bamako
A en croire le conférencier, tous les groupes armés se replacent dans le cadre de la souveraineté et de l’unité du Mali. Mais il a insisté sur le respect de l’accord du 18 juin ; lequel contient, selon lui, une logique de réconciliation.
Par rapport aux lieux des négociations, il rassure que les négociations pour l’accord final se feront à Bamako. «A notre compréhension, les négociations tentées à Alger ou à Ouagadougou, sont des efforts préliminaires. Mais l’aboutissement de la négociation finale se fera à Bamako. Le sort du Mali sera réglé à Bamako», a rassuré le conférencier.
Le désarmement, dit-il, des groupes armés est obligatoire. «Il faut désarmer les groupes armés. Le Mali ne peut pas exister avec des groupes armés. C’est une évidence », a-t-il conclu.
Abou BERTHE