Alors que des émissaires du Conseil de sécurité des Nations unies effectuent une visite au Mali pour, dit-on, faire avancer les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés, le secrétaire général du Mnla, Bilal Achérif se rend chez le Roi du Maroc pour lui demander son implication dans le brasier malien. Tout en sachant que le Maroc et l’Algérie sont des ‘’frères ennemis’’. Un troisième front après le Burkina et l’Algérie.
La mauvaise foi du mouvement dit de ‘’libération de l’Azawad’’ est criarde. Pendant que le président Ibrahim Boubacar Kéïta risque sa popularité, en libérant des membres du Mnla et permettre à certains de ses ténors d’être députés, ce mouvement n’a de cesse de jouer au dilatoire dans ce qu’il convient d’appeler « une farce diplomatique », qui impliquerait des ‘’frères ennemis’’ (l’Algérie et le Maroc).
Partageant plus de 1 300 Km de frontière avec le Mali, l’Algérie est un partenaire naturel dans la résolution de la crise malienne. Ce pays est historiquement mêlé à ce nœud gourdin et la solution passe aussi par son implication. C’est pourquoi, susurre t-on, sur les hauteurs de Koulouba, l’Algérie est impliquée et sera toujours impliquée.
En revanche, le Mnla qui n’était pas tout à fait pour l’implication de l’Algérie dans cette crise, a riposté à la démarche de Bamako, en tentant d’associer le Maroc ; un pays qui n’a jamais embouché dans la même trompette que l’Algérie. Leur différend qui continue de les diviser remonte au dossier du Sahara. Une façon pour le Mnla de jouer au dilatoire et d’ouvrir un troisième front après Ouaga et Alger. Le Mnla veut aussi étaler cette crise dans la durée et fait perdre le temps au gouvernement malien dont l’objectif est d’en finir rapidement avec ce dossier brulant.
Reçus par le président malien, les émissaires des Nations unies avaient réaffirmé leur désir ardent de voir les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés constitués, du Maa, Hcua et Mnla, s’ouvrir dans un bref délai. Mais le point d’achoppement réside au niveau du désarmement. Le président IBK ne veut pas négocier avec des groupes armés et a tenu à l’assener à ses interlocuteurs. Et si négociations il y en a, elles doivent se tenir au Mali. Maintenant reste à savoir sur quel pied va danser encore le Mnla qui n’entend pas désarmer.