Tahirou Tambadou, un Malien de la diaspora vivant au Congo, qui voulait investir dans notre pays en s’installant à son propre compte dans le domaine du contrôle technique de véhicule, a été victime d’escroquerie et d’abus de confiance de la part d’un intermédiaire sans scrupule répondant au nom de Cheick Oumar Soumaré. L’homme a été dépouillé de plus de 100 millions de FCFA.
L’histoire est d’un incroyable feuilleton digne d’un cinéma hollywoodien et dénote de l’insécurité qui entoure certains investisseurs. Il s’agit d’un Malien de la diaspora du nom de Tahirou Tambadou qui est installé au Congo. Dans ce pays étranger, il a eu la chance de travailler avec un Italien. Mais de temps à autre, il revenait au pays.
Ses voyages finirent par développer en lui une idée entrepreneuriale. Mais auparavant, l’ami européen lui a conseillé de revenir au Congo afin qu’ils voient ensemble dans quelle mesure et dans quel domaine il pourra l’appuyer.
Ce qui fut fait par M. Tambadou. Et lorsque ce dernier à regagner le pays, son bienfaiteur, d’après ses explications, lui a d’abord proposé de se lancer dans le domaine de la vente de carreaux qu’il pourra amener facilement de son pays, l’Italie. Une proposition que Tahirou a gentiment refusé pour la simple et unique raison de peur de « bouffer » très rapidement l’argent qu’il gagnerait de ce projet.
En lieu et place de la vente de carreaux, notre compatriote de la diaspora a fait part à son collaborateur son souhait d’évoluer dans un autre secteur autre que celui du commerce.
C’est dans ce sens qu’après mûre réflexion, il a décidé de monter un projet de contrôle de véhicule dans notre pays un secteur dont le Mali est mal desservi.
Un souhait pour lequel son ami blanc n’a pas fait d’objection. Au contraire, il a demandé au nommé Tahirou de trouver les documents administratifs nécessaires, notamment, l’Agrément, et que lui-même se chargerait du reste : les matériels.
Aussitôt dit, aussitôt fait. M. Tambadou a commencé les longues et interminables démarches au ministère de l’Équipement et du Transport, pour l’obtention du précieux Agrément indispensable pour l’accomplissement de son rêve. Malheureusement la procédure d’obtention du précieux sésame a pris du retard et trop de lourdeurs. Ce qui a conduit notre expatrié à repartir au Congo avant de revenir plus tard pour cette fois-ci rester dans la durée dans l’intention de pouvoir gérer son dossier d’Agrément.
Une fois encore c’était peine perdue.
Mais entre-temps, Tahirou, d’après toujours son récit, s’est fait un ami à Bamako avec qui il partageait ses moments libres : Lassana Nomogo, propriétaire d’un lavage-auto situé à Djikoroni-Para.
Ce dernier, coïncidence malheureuse, a également un autre ami qui répond au nom de Cheick Oumar Soumaré, commerçant de son état et domicilié à Djicoroni Para Flabougou, lequel fréquentait aussi régulièrement la station de lavage.
Mais le destin de M. Tambadou a basculé le jour où il a reçu un coup de fil du sieur et vieux Cheick Oumar Soumaré. De quoi s’agit-il ? Ce sexagénaire, qui s’avérerait être plus tard comme un escroc de grand chemin, a sollicité de sa future victime de lui consentir un prêt de 900 000 FCFA en vue de gérer une urgence.
Face à l’insistance et à la supplication du vieux, le « Mariano congolais » a accédé à la requête de son bourreau.
Voilà qu’en toute confiance et sans avoir pris le soin d’établir un acte qui prouverait l’existence de cette dette, Tahirou Tambadou a remis ladite somme demandée à M. Soumaré.
Quelques jours après et continuant à fréquenter le lavage, la victime, d’après sa narration, s’est confiée à son ami de circonstance de sa difficulté à obtenir son agrément auprès du ministère de l’Équipement et du transport.
C’est à ce moment qu’il a été encouragé par Lassana Nomogo qui lui a conseillé de ne pas se laisser abattre par le découragement. Et comme s’il n’entendait que cette position de faiblesse de son supposé ami, le propriétaire du lavage auto lui aurait soufflé de prendre attache avec le vieux Soumaré qu’il a présenté comme un spécialiste dans le dénouement de ces genres d’affaires, et qui aurait des entrées faciles dans plusieurs départements ministériels.
Puisqu’il a été incité par son copain de grin en qui il avait une confiance aveugle, la victime, nous raconte-t-elle, les larmes aux yeux, a suivi le conseil de ce dernier sans se rendre compte qu’il vient une fois de plus de tomber dans le traquenard d’un escroc et son complice.
C’est ainsi qu’après échange et discussion avec le sieur Soumaré, cet escroc sans scrupule lui a proposé, dans un premier temps, de verser une avance de 23 millions. Ce qui fut fait par M. Tambadou qui s’exécuta sans arrières pensés.
Cependant, la victime, qui pensait les démarches entreprises par son mandataire allait être le début de la fin de son calvaire, ne réalisait pas que c’est sa chute aux enfers qui venait ainsi de commencer. Puisque quelques jours après, le vieil intermédiaire est revenu à la charge dans le but d’extorquer encore plus de l’argent à sa victime.
C’est dans ce cadre que pour abuser plus de confiance de son mandat il aurait fait croire à ce dernier que le secteur du contrôle de véhicule, dans lequel il veut évoluer, est exploité, au Mali, par une seule société qui a le monopole : la société Yatassaye. Et que face à la complexité du dossier, M. Tambadou n’a d’autre choix que de débourser en tout et pour tout 103 millions pour voir son rêve devenir enfin une réalité.
Le vieil escroc de Soumaré, qui avait planifié tout son plan machiavélique, de rappeler que vu le premier versement de 23 millions effectué par M. Tambadou, qu’il revient à ce dernier de payer 80 millions de FCFA pour boucler, une fois pour toutes, une affaire qui n’avait que trop duré.
Notre expatrié, qui n’avait pas encore compris qu’il était face à un grand escroc, a fait part à son bourreau qu’il ne disposait de tout cet argent demandé.
Mais connaissant, le projet de contrôle de véhicule qui tient tant à cœur à sa victime, Cheick Oumar Soumaré lui aurait rétorqué que sans cette somme il lui serait impossible d’accomplir sa mission.
Une troisième fois encore, Tahirou a été encouragé leur s « ami » commun : Lassana Nomogo, gérant du lavage auto.
Voilà de nouveau qu’il a décidé de délier les cordons de la bourse en décidant de faire un chèque de 40 millions de FCFA au lieu de 80 millions demandé par son mandataire.
Quelques semaines après, c’est le même refrain. L’escroc est revenu à la charge en demandant qu’il soit mise à sa disposition la dernière tranche des 40 millions tout en faisant croire que le dossier qu’il suit régulièrement au niveau du ministère de l’Équipement est à la phase terminale et qu’ils sont à deux doigts de gagner leur pari.
M. Tambadou, qui avait hâte d’en finir avec cette histoire qui pris tout son temps, toute son énergie, et qui par fini a ruiné toute sa petite fortune, n’a eu d’autres choix que de débloquer les 30 millions qui lui restait à la banque. Quant aux 10 millions restants, il lui a fallu solliciter l’aide de ses compagnons expatriés résidant au Congo.
En tout cas, contrairement aux deux premières sommes (900 000 et 23 millions de FCFA) remises à son voleur et escroc de Soumaré, la victime, selon toujours sa version des faits, a pris soin d’établir des copies des chèques des autres versements, synonyme de preuve des 80 millions de FCFA à lui remis au vieux Cheick Oumar.
C’est après plusieurs doutes, dans le traitement de son dossier, que la victime a demandé compte à son émissaire. Malheureusement, à chaque fois qu’il est interpellé, l’escroc se confond en des excuses fantaisistes.
Dépassée par la tournure de cette affaire, la victime, conseillée par des personnes de bonnes volontés, a décidé, selon ses explications, de saisir cette fois-ci les autorités du pays à travers le ministère des Maliens de l’extérieur, qui a pour mission d’encourager les Maliens de la diaspora à venir investir dans le pays tout en ayant pour obligation de les assister et de protéger leurs intérêts. C’est dans ce cadre de cette mission d’assistance que l’infortuné, selon nos sources, a été reçu, la semaine dernière, par le Chef de Cabinet du ministre Abdramane Sylla. Après avoir débattu de cette situation rocambolesque et révoltante, au cours d’une réunion de Cabinet, il nous est revenu qu’une plainte en bonne et due forme a été déposée auprès du Procureur de la Commune III pour escroquerie et abus de confiance. Autre fait biscornu : l’escroc fut interpellé avant de disparaitre dans la nature.