Après les affrontements entre Touaregs et Peuls, qui ont entraîné la mort d’au moins 80 personnes, le climat reste tendu dans le secteur d'Ansongo, dans le nord-est du Mali. Abdoul Aziz Souleyman, un leader de la communauté peule, en appelle à la fin de l’impunité et plaide pour « enterrer la hache de guerre ».
Jeudi 6 février, une trentaine de Touaregs Imrad ont été massacrés près de Gao. Les assaillants, identifiés comme des Peuls, ont été à leur tour pourchassés par des Touaregs. Déjà, en novembre dernier, des affrontements entre ces deux communautés avaient fait plusieurs morts chez les Touaregs et au moins une cinquantaine chez les Peuls.
A l'origine de ces différends inter communautaires, il y a le vol de bétail par les Touaregs. Les éleveurs peuls assurent que ces vols se comptent par centaines de têtes et par troupeaux entiers, ce qui provoque des règlements de compte. Des violences qui s’inscrivent dans un climat de totale impunité.
« Il n’y a jamais eu de justice ! Et souvent la justice même reste impuissante », juge Abdoul-Aziz Souleymane, un leader de la communauté peule interrogé par RFI. Une impunité qui est d’autant plus présente lorsque « ce sont les porteurs d’uniformes qui se permettent de faire de tels actes », assure-t-il.
Au sein du Mujao, « les gens ont pris l'habitude des armes »
« Les gens se sentent livrés à eux-mêmes et, finalement, chacun se débrouille à trouver une arme pour se défendre. Et quand les gens disent que les Peuls sont armés par le Mujao, je m’inscris en faux », argue Abdoul Aziz Souleyman. Pour lui, des membres de toutes les communautés – des Peuls, des Songhaïs et et des Arabes – ont intégré le Mujao. Une intégration « pour se protéger », et qui a débouché sur le fait que « les gens ont pris l’habitude des armes et aujourd’hui ils sont en train d’employer ces armes pour se défendre », selon lui.
Abdoul Aziz Souleyman plaide pour un désarmement de tous les groupes, et pour « que la communauté peule et la communauté tamacheck se retrouve, pour vraiment enterrer la hache de guerre, parce qu’aucun n’a intérêt aujourd’hui à aller dans ces affrontements intercommunautaires. Surtout qu’ils sont obligés de vivre ensemble ».... suite de l'article sur RFI