Dans son dernier rapport, le Bureau du Vérificateur Général reproche à Arcad Sida et à ses sous-bénéficiaires le détournement d’une somme de 107,22 millions de francs CFA. L’Ong de lutte contre le Sida réfute cette accusation qu’elle qualifie de grave et d’inexacte. Conscients du discrédit que peut apporter cette affaire sur leur Ong, les responsables ont décidé de rétablir la vérité sur les faits, tels qu’ils se sont réellement déroulés.
En premier lieu, la somme évoquée ne serait pas exacte. Seulement 3,02 millions de nos francs Cfa concernent réellement la gestion de l’ong Arcad. Cette somme représente 0,04% des subsides qui lui sont accordés. Le reste incriminé est de la responsabilité des sous bénéficiaires du fonds alloué par le Fonds Mondial de Lutte contre le Sida. Pour les garants de l’organisation, l’utilisation de cette somme est clairement explicable. «Une distinction doit impérativement être faite entre Arcad-Sida et les sous-bénéficiaires sur le plan de la gestion financière. Chaque structure dispose de son propre compte et est responsable de sa propre gestion financière» font savoir les docteurs Aliou Sylla et Dembélé Bintou Koité, respectivement président et directrice exécutive de l’organisation non gouvernementale. De plus, l’Ong s’est expliquée sur les dysfonctionnements dans l’utilisation de l’argent concerné, tels qu’évoqués par le Vérificateur Général. D’abord, les dysfonctionnements sont rares et le terme détournement ne semble pas approprié pour parler du cas de figure. «Sur trois cas qui sont appelés détournements, deux rentrent dans le domaine de nos dépenses diverses. Les divers existent dans le budget de toutes les organisations» font-ils savoir.
180.000 fcfa pour préserver les enfants des malades atteints du Sida
Des enfants infectés ou affectés par le Sida, à la charge d’un sous-bénéficiaire d’Arcad ont bénéficié d’une colonie de vacances dans la ville de Ségou. Sur place, ils ont été confrontés à des fosses septiques pleines à déborder. Dans le but de garantir des conditions d’hébergement idéales à ces enfants Arcad a décidé de procéder au vidange de la fosse septique de cet hôtel. Cette besogne a été tirée des caisses de l’Ong et a coûté 160.000 francs CFA. Le Végal estime qu’aucun acte juridique n’impute ces dépenses à l’organisation de lutte contre le sida. Elles relèvent plutôt de la gestion courante de l’hôtel. Ce à quoi répond Aliou Sylla «Nous avons préféré la sécurité et la santé de ces enfants à toute autre chose.»
Un autre cas mérite des explications, selon Arcad-SIDA. Dans le cadre du contrôle technique de ses véhicules, une fausse facture a été découverte par les auditeurs du Vérificateur Général. La somme de la fausse facture reprochée aux gestionnaires de Arcad-Sida, était en réalité une fraude de la part du cabinet de transit en charge des documents des véhicules. Aussitôt la fraude découverte, la somme a été restituée par un chèque par le transitaire. L’Ong a fait cas de cette restitution aux auditeurs du Bureau du Vérificateur Général. Malgré ce fait, le rapport a tenu compte de cette irrégularité.
Pour Arcad, il ne s’agit que de dépenses non-éligibles et non de détournements à proprement dire. Même s’il y un déficit de rigueur par les responsables d’Arcad-Sida, dans le suivi de leur manuel de procédure. Ainsi, il devient inopportun de mentionner un quelconque enrichissement personnel ou une quelconque fraude bancaire. D’ailleurs pour prouver sa bonne foi, l’Ong rappelle l’audit régulier de ses comptes par un commissaire aux comptes indépendants. Ce, depuis 2006. Mieux, de sa création en 1994 à aujourd’hui jamais rien n’avait été reproché à Arcad-Sida dans sa gestion financière. Ceci prouve à suffisance la transparence, l’efficacité et la crédibilité dans la gestion de Arcad Sida.