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L’Adema dans la majorité présidentielle : Les élucubrations du Pr Ali Nouhoun Diallo ne tiennent pas la route
Publié le lundi 10 fevrier 2014  |  Le Zenith Bale




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Dans » Les Echos du Parlement du 7 février 2014, le Pr Ali Nouhoun Diallo a tenté de justifier le positionnement de l’Adéma dans la mouvance présidentielle. A ses propos, nous croyons avoir des arguments indiquant tout le contraire, en ce sens que selon notre de point de vue ; les circonstances et les faits marquants de l’histoire politique récente de notre pays militent plutôt en faveur de l’Adéma dans l’opposition. Puisque ce n’est pas le cas, les abeilles doivent reconnaitre aux honnêtes citoyens le droit de les qualifier pour ceux qu’ils sont : des créatures à la recherche de la ruche, ou du miel s’il vous plait, partout où cela se trouve. Tenez-vous bien !

Ali N. Diallo affirme : » Il a été largement dit qu’après avoir géré le pays pendant 10 ans, avoir eu un candidat au second tour de l’élection présidentielle en 2002 et avoir été battu, le Parti africain pour laa solidarité et la justice (ADEMA/PASJ) devait aller à l’opposition. Autant en 2002 je comprenais qu’une partie de la classe politique et une partie de la société civile disent que la place de l’ADEMA/PASJ devrait être à l’opposition. Autant, aujourd’hui, je comprends moins bien cette tendance à traiter les membres du parti d’hommes qui ont peur d’aller à l’opposition, qui ne veulent qu’être proches du pouvoir. Donc, qui veulent, à tout prix, être près du plat national, autour de la table. Je comprends moins bien cela, cette fois-ci. A mon avis, pour dire qu’on va à l’opposition, on doit se dire: on s’oppose à quoi? On s’oppose à un homme, à un groupe d’hommes. On va à l’opposition, parce qu’on a été trop longtemps au pouvoir ou aux côtés du pouvoir. On s’oppose à des idées, à un projet de société, à un programme. C’est très clair dans ma tête qu’on s’oppose à des idées avec lesquelles on n’est pas d’accord, à un projet de société et à un programme.

Il se trouve qu’IBK et le RPM, dans son ensemble, disent qu’ils sont des socio-démocrates, qu’ils sont de l’Internationale Socialiste. Pendant six ans, IBK était le président du Parti africain pour la solidarité et la justice. C’est à ce titre qu’il a représenté le parti à l’Internationale Socialiste. Et ceci a naturellement facilité qu’il reste très lié à l’Internationale Socialiste et que le parti qu’il a créé aussi demande son adhésion à l’Internationale Socialiste. Nous ne pouvons pas dire que nous partageons les valeurs sociales démocrates sur le plan international et que sur le plan intérieur, nous voulons appliquer un programme social démocrate et dire que nous allons à l’opposition. Ce sont des choses que je ne comprends pas. Pour moi, c’est manquer d’esprit de suite. Si tant est qu’on se bat pour des idées, sur la base des projets de société et des programmes »

Là-dessus, nous émettons notre point de vue.
Tout au long des dix ans de l’Adéma, aucun gouvernement n’a présenté un programme à l’Assemblée Nationale. Il n’y a eu que des déclarations de politique générale – ce n’est pas interdit – qui n’ont rien à voir avec le socialisme et l’Adéma de même IBK n’ont de programme qui ne soit celui commun à tous nos partis politiques et consacré à la promotion de la bourgeoisie dont IBK est comme toujours le numéro 1. Tous les partis au Mali ont au cœur de leur programme de développer l’agriculture, la pêche, l’élevage, de promouvoir la santé, l’éducation, la culture, de lutter contre la pauvreté, le chômage en créant des milliers d’emplois, bref de faire la même chose. Le seul et unique parti qui fait l’exception, qui prône véritablement le socialement et se bat pour cela en conséquence, c’est SADI avec son inlassable et percutant défenseur des idées et principes socialistes Dr Oumar Mariko. En outre, si l’Adéma se distinguait des autres, c’était à travers la profession de foi du candidat Alpha Oumar Konaré qui promettait de relancer l’économie de notre pays avec des tontines. Tout le monde en sait la suite.

Nous osons dire que Ali Nouhoun Diallo tente de mettre en avant son statut reconnu d’homme intègre et de combattant chevronné pour la démocratie afin de sauver l’Adéma de sa tortueuse position d’aller à la mouvance présidentielle pour profiter des largesses du prince du jour, refusant d’assumer son passé jusqu’ici de leader dans la gestion des 20 ans aujourd’hui décriés peut-être à raison, mais injustement. A raison car ceux qui en sont les adeptes ont beaucoup de reproches à faire à la gestion maladroite des 20 ans. Injustement parce qu’ils se sont pour la plupart accrochés à un coup d’Etat perpétré contre ATT qui n’est autre que la négation des partis politiques en sa qualité d’Indépendant en uniforme comme Président de la République.

Rares sont ceux qui reconnaissent qu’ils sont revenus par leurs votes à la gestion politique ou politicienne des affaires en faisant revenir au pouvoir les mêmes responsables et partis politiques dont ils ont décrié la gestion, notamment RPM, URD, ADEMA, et dont pour une fois, l’un des perdants a osé aller à l’opposition. Une opposition ne voulant jamais dire une inimitié, comme tout le monde a pu observer le déplacement de Soumaïla Cissé chez IBK pour le féliciter. Une opposition ne veut pas dire un refus d’aider à gérer les affaires, car elle joue son rôle dans l’hémicycle et au gouvernement pour le développement du pays. Pour rappel, il y a eu plusieurs gouvernements avec des opposants, souvent on a parlé de gouvernement de large ouverture. Et ce ne sont pas les opposants qui travaillent moins ou qui dilapident les fonds, au Mali ce sont ceux proches du Président – les membres du parti présidentiel, son épouse ou son enfant choyé (e) – qui, impunément, versent dans la délinquance financière ou le trafic d’influence. De Modibo Kéïta, Moussa Traoré à Amadou Toumani Touré en passant par Alpha Oumar Konaré, il est difficile de dire que le Mali a connu un président bourgeois. Tous ont connu le revers de la médaille par le truchement de la famille (épouse, beaux frères ou enfants) ou de collaborateurs zélés et de corrompus à leurs trousses. Faites vos comptes et vous comprendrez.

Et Ali Nouhoun Diallo de déclarer : » Je n’ai pas connaissance d’une renonciation d’IBK et des hommes qui sont autour de lui, surtout ceux qui sont partis de la Ruche pour créer le Rassemblement pour le Mali, qu’ils aient dit un jour qu’ils renoncent au projet de société et au programme défini, les 25 et 26 mai 1991, lors du Congrès constitutif du parti ADEMA. Je n’ai pas connaissance, un jour, d’une déclaration de ce parti, issu de la Ruche, disant qu’il renonce au projet de société et au programme fondateur de la Ruche « .


Ce que nous retenons de l’Adéma et que Ali ne peut point nier, c’est que le parti de l’abeille solitaire était dans la même alliance que l’URD et le PARENA avant le premier tour de l’élection présidentielle, donc en raison d’une similarité d’identité de vue politique et de principes de gouvernance démocratique. L’Adéma était dans tous les combats et alliances politiques particulièrement avec le PARENA depuis plus une quinzaine d’années, et par contre en guerre fratricide avec IBK puis le RPM depuis 2000. En quittant la présidence de l’Adéma, IBK avait officiellement annoncé la divergence de vue et d’action qui le conduisaient à prendre ses distances. Il a annoncé son désaccord avec l’Adéma qui profilait à l’horizon, et martelé qu’il ne saurait accepter de s’accompagner de personnes qui lui planteraient le couteau dans le dos. Ali Nouhoun Diallo a-t-il oublié ?


En tout état de cause, IBK sait déjà à quoi s’en tenir, lui qui a martelé qu’il n’a appelé personnes et qu’il a été élu pas les Maliens et non un parti, y compris le RPM.
A bon entendeur salut !
Mamadou DABO

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