Le Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES) créé en juillet 2010 sur les fonds baptismaux des héritiers de l’ex président déchu Amadou Toumani Touré, continu sa descente aux enfers.
Surnommé parti au pouvoir au moment de sa naissance et considéré 3e force politique, le PDES, à l’issue des deux grands rendez- vous électoraux qu’on connu le Mali au sortir de la crise polico sécuritaire, se retrouve réduit à lui même. N’ayant obtenu que seulement trois députés à l’Assemblée Nationale, la maison des Amis d’ATT, brûle à petit feu. Il y a quelques jours de cela, on apprenait la démission du deuxième vice- président en occurrence, Ousmane Ba, un poids lourds du parti. Les problèmes ne font que se multiplier. En plus de ce coup fatal, il y a la question des deux députés qui, contrairement au souhait du parti, entendent faire partie de la mouvance présidentielle. Il s’agit de Modibo Sogoré de Kayes et Ilias Goro de Douentza. Le parti ayant décidé en sa réunion de crise tenue le 24 janvier 2014 à son siège à l’ACI, d’aller dans une opposition républicaine au motif qu’il n’est pas question de flirter avec un régime qui déclenche des poursuites contre le mentor du parti qui n’est autre que ATT. Et pourtant, tous avaient cru que le moment était venu pour le PDES de prendre sa revanche lors des élections présidentielle et législative et montrer toute sa force. Mais hélas, les choses se sont soldées en queue de poisson. Malgré les sursauts de certains cadres restés fidèles aux valeurs du parti après la chute brutale du régime d’ATT. Tout laisse croire que le parti peine à se relancer convenablement. Maintenant on s’interroge sur la survie de ce parti dont l’avènement avait suscité la crainte des ténors de la classe politique de l’époque à savoir l’Adema, l’URD, le RPM etc.
Dans un paysage politique marqué par l’ascension fulgurante du RPM et de l’émergence de la génération montante (Yelema, CODEM, FARES), les uns et les autres se demandent si le PDES se réveillera de son sommeil. Ces cadres auront-ils les moyens et la force nécessaires de relever ce défi sachant que le parti reste handicapé à cause de multiples contraintes internes. C’est un parti dont le président est exilé quelque part dans un de nos pays voisins depuis le coup d’Etat militaire improvisé sous l’égide du capitaine Amadou Aya Sanogo promu par la suite des évènements Général de Corps d’Armée. Ahmed Diane Séméga, devrait se trouver soit au Sénégal ou en Mauritanie.
Bien avant cette douloureuse circonstance, on se souvient de l’affaiblissement progressif du parti suite aux querelles internes qui ont occasionné le départ de certains gros calibres. C’est ainsi, en premier lieu, on aurait vu le départ de Jeamille Bittar qui créa l’UMAM. Plus tard, c’était le tour au Dr Ahmed Sow de faire ses valises pour créer son propre parti, le RTD.
Au cours de son existence, le PDES a surtout manqué de rassembleur et de fédérateur. Aujourd’hui, c’est le sauve-qui-peut, dit on. A ce rythme, le parti risque de ne jamais se réveiller. L’histoire est en train de donner raison à ceux- là qui avaient prédit la chute du PDES en l’assimilant à un grand colosse aux pieds d’argile. Créer un parti, n’est pas aussi difficile mais, la pérenniser, constitue une lourde responsabilité. Toute chose qui fait appel à des hommes intègres, dignes et honnêtes.