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L’Essor N° 17615 du 11/2/2014

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L’avenir politique au Mali : Les diagnostics justes
Publié le mardi 11 fevrier 2014  |  L’Essor


© AFP par JS
Au Mali, les soldats français ratissent la vallée du Mujao.
Lundi 08 avril 2013. Mali,Gao. Des soldats français du 92 regiements saisissent des équipements militaires ayant appartenus probablement au force du Mujao pendant une opération militaire à 105 kilometres au nord de Gao.


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Dans le traitement de deux dossiers délicats, notre pays garde le choix de la méthode. Mais avec une marge étroite d’erreur

Que le Mali entame tout juste son retour vers la normale, le constat en est accepté sans réserve par nos compatriotes. Mais il n’est pas tout à fait certain que tous mesurent totalement l’ampleur des problèmes qu’il nous reste encore à affronter, la nécessité de trouver des solutions qui pour la plupart n’ont encore jamais été expérimentées ici et surtout l’impératif de demeurer constamment en éveil tant les périls restent nombreux et présents. Dans le contexte où nous nous trouvons, le plus terrible pour nous serait de nous tromper de diagnostic chaque fois que nous devons assumer une situation difficultueuse. Tel est d’ailleurs l’enseignement principal que nous a délivré 2012, année qui nous a fait subir des événements en totale rupture avec tout ce que nous avions vécu jusqu’alors.

Ce qui est survenu il y a deux ans doit être considéré pour ce qu’il était, c’est-à-dire le stade ultime d’une accumulation de phénomènes négatifs qui a vu la gouvernance se dégrader, les institutions décliner, la morale publique péricliter et les signaux d’alerte être ignorés. La sanction de toutes ces fautes a été extrêmement rude et le désarroi des Maliens à la mesure du naufrage de leur nation. En 2013, c’est dans une certaine mesure le phénomène contraire qui s’est produit. Les premières étapes du retour à la normalité ont été franchies à une vitesse exceptionnelle comparable à celle avec laquelle le désastre s’était abattu sur nous. En moins de dix mois la libération du Nord du Mali et le rétablissement de l’intégrité territoriale étaient achevés. L’organisation de l’élection présidentielle enregistrait une participation record et des résultats qui plaçaient le vainqueur au-dessus de toute polémique. La mutinerie de Kati offrait grâce à la neutralisation des anciens putschistes la possibilité d’instaurer une gouvernance exorcisée du spectre du bicéphalisme.

Il est certain que ce rythme ne peut être maintenu dans ce qu’il nous reste à faire. C’est à dire sécuriser notre territoire, reconstruire le Nord du pays, reconstituer notre vivre ensemble, améliorer la gouvernance, relancer l’économie et assurer le mieux-être des Maliens. Les réponses durables à toutes ces urgences s’inscrivent objectivement dans le moyen, voire dans le long terme. Mais entretemps les autorités se trouvent dans l’obligation de poser des actes symboliques susceptibles aussi bien d’atténuer la compréhensible impatience des populations que de fournir aux partenaires extérieurs des indications tangibles sur les avancées de la reconstruction.

Cette double obligation imposée à l’Exécutif est certes contraignante, mais elle s’avère absolument incontournable pour le gouvernement si celui-ci veut s’éviter aussi bien des pressions ouvertes que des exigences implicites.
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