Rien n’est encore sûr, mais le débat sur la question s’invite, déjà, à l’hémicycle. La question a été évoquée, par le groupe parlementaire de l’opposition (Vigilance Républicaine et Démocratique) dans sa déclaration liminaire. C’était, vendredi dernier, au cours d’une session plénière de l’Assemblée nationale.
Ce groupe parlementaire, «Vigilance Républicaine et Démocratique», est constitué de l’URD, du PARENA et du PRVM. Dans sa déclaration politique, lue par Soumaila Cissé, chef de fil de l’opposition, ce groupe parlementaire exige, du régime en place, d’instaurer «un statut de l’opposition institutionnalisé». Afin de permettre à celle-ci de jouer, pleinement, son rôle. Selon le président d’honneur de l’URD, son groupe parlementaire ainsi que «tout groupe constitué d’opposition, doit avoir des droits accordés par l’Etat, afin de remplir sa mission et garantir sa liberté d’expression». Cette situation permettra à l’opposition, dit-il, de faire face, efficacement, à sa mission de contrôle du parlement et de l’action gouvernementale. Cela, pour le bonheur de la démocratie malienne. Mais quelle que soit, la position qui sera prise par le régime en place, l’URD et ses alliés estiment que leur place réside dans l’opposition.
«Nous nous inscrivons dans l’opposition républicaine et resterons dans le respect de l’identité de chaque composante du groupe. Nous définirons par nos propositions et nos amendements, les fondements d’une alternative au pouvoir en place. Notre groupe parlementaire entend, pleinement, sereinement et loyalement jouer son mandat de sentinelle vigilante, tenir son rôle de force de propositions et agir dans le respect des règles d’un Etat de droit», a déclaré Soumaila Cissé. Avant d’assurer qu’ils assumeront leur pouvoir représentatif et décisionnel au sein de toutes les instances de l’Assemblée nationale.
L’opposition montre, déjà, ses muscles
Contrairement, aux années précédentes où on a assisté à l’absence totale ou presque d’une opposition, l’URD et ses alliés croient en leur force, de conduire à bon port l’opposition.
«Nous constituons une force alternative capable d’assurer les responsabilités de l’Etat. Dans cet esprit, toutes les propositions que nous présentons s’inscrivent dans le cadre de la bonne gouvernance parlementaire et publique», a indiqué Soumaila Cissé. Avant d’inviter les députés et les autorités à l’essentiel : «L’heure et les enjeux ne sont pas à la distribution d’honneurs, de privilèges, de petits arrangements, de vaines discussions ou d’interminables tergiversations. L’heure et les enjeux sont à l’identification des urgences, au débat positif d’idées, à la recherche concrète de solutions, à l’action et à l’investissement prioritaire».
Pour Soumi, le Mali n’a pas droit à l’erreur dans sa gouvernance, il n’a pas droit à la suspicion envers ses institutions, ni à l’indécision dans la reconstruction, ni à l’hésitation dans sa réhabilitation internationale. Le Mali, ajoute-t-il, a vocation, d’imposer sa crédibilité, à valoriser les multiples talents de sa jeunesse, de ses femmes, de ses forces armées et de sécurité, de toutes les corporations et métiers qui font sa force et sa richesse.
La lutte contre la pauvreté, la misère, l’exclusion et la discrimination, l’amélioration de la gouvernance économique et financière, la sécurité des personnes et de leurs biens, l’intégrité territoriale, l’amélioration du système éducatif, le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’emploi des jeunes sont, entre autres, des priorités pour la réalisation desquelles, ce groupe parlementaire entend se battre. S’y ajoutent, la liberté d’opinion, d’expression et l’indépendance de la presse.