«Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta, a fait de la lutte contre la corruption un des axes forts de son programme. Il a déclaré la guerre à la corruption et a décrété à cet effet l’année 2014, année de lutte contre la corruption. Le Gouvernement s’est doté d’un programme d’actions pour la période 2013-2018 qui vise à prendre en charge les priorités du président de la République. Ce programme a comme axe premier la mise en place d’institutions fortes et crédibles».
Ainsi s’exprimait le Premier ministre Oumar Tatam Ly à l’ouverture du Forum national sur la corruption et la délinquance financière, le 23 janvier 2014 au Cicb. C’était en présence des membres de son Cabinet, de plusieurs membres du gouvernement, des membres du Comité de suivi et d’évaluation de la corruption, des représentants de l’administration, de la société civile et de la presse.
Il est important de relever que dès son accession à la Magistrature suprême, la président IBK a fait de son cheval de bataille la contre l’impunité, la corruption et la délinquance financière. En témoignent les différentes interpellations à l’échelle nationale, puisque désormais libre cours est donné à la justice pour bien faire son travail. Et c’est certainement dans cette optique qu’il faudrait situer ce Forum national sur la corruption et de la délinquance financière qui vient de se tenir dans notre capitale. Une aubaine pour bien huiler la lourde artillerie sortie par IBK pour mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont comme sport favori la corruption et la délinquance financière.
Dans son discours d’ouverture, la Premier ministre s’est longuement appesanti sur les effets néfastes de la corruption par rapport au développement socio-économique véritable et durable de notre pays. «Le Forum sur la corruption et la délinquance financière qui s’ouvre ce matin n’est pas le premier du genre. Encore un Forum de plus, diront certains ! Il fait suite en effet à d’autres rencontres qui se sont tenues sur le même thème dans notre pays. Cette récurrence souligne, plus que l’inefficacité de la formule, la persistance, voire l’aggravation du phénomène de corruption et la nécessité, plus que jamais, de combattre ce fléau. La corruption, sous ses différentes et manifestations, est une des composantes majeures et un facteur aggravant de nos problèmes de développement économique et social, singulièrement lorsqu’elle s’étend à l’ensemble de la société : Etat, Collectivités territoriales, Secteur privé, Société civile», a-t-il affirmé.
A e croire le chef du gouvernement, la corruption nuit à l’efficacité économique. Elle fausse l’affectation des ressources, décourage les investissements, accroît le coût des projets, prive les citoyens les plus pauvres de services auxquels ils ont droit, y aggrave la pauvreté et les inégalités sociales. Elle contribue à la perte de valeurs et de repères sociaux et culturels, mine la confiance des citoyens dans les institutions, déstabilise l’Etat de droit, empêche le fonctionnement démocratique des institutions et constitue un facteur de menace à la stabilité sociale et politique du pays. La grave crise que vient de connaître notre pays, poursuit le Premier ministre, interpelle tout Malien et lui fait obligation de procéder à un examen critique du fonctionnement de nos institutions et de notre société. Dans cet exercice, on se rendra compte que la prolifération de la corruption a été un catalyseur du processus d’effondrement de l’Etat.
«Le développement du phénomène de la corruption dans notre pays a conduit à la prise de nombreuses initiatives visant à lutter contre la corruption. Ces initiatives ont pris diverses formes, dont des concertations entre tous les acteurs de la société sur les voies et moyens susceptibles d’éradiquer le phénomène et subséquemment, la mise en place ou le renforcement d’institutions en charge de cette lutte. Les Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière qui se sont tenus du 25 au 28 novembre 2008 ont procédé à un diagnostic du phénomène, à une analyse de ses impacts et à la recherche de réponses appropriées. Malheureusement, le Plan d’Actions de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux qui couvrait la période 2009-2013 a connu des résultats mitigés dans son exécution, en raison notamment de quelques incohérences, de la non appropriation par les points focaux et d’un accompagnement insuffisant des autorités», a déploré le Premier ministre. Avant de promettre que désormais, rien ne sera comme avant : «La persistance de la corruption dans notre pays ne doit pas et ne peut pas nous conduire à considérer le phénomène comme une fatalité. L’inaction serait suicidaire pour notre pays». Un message en guise d’avertissement !
Par ailleurs, il est utile de préciser que durant ce Forum national, plusieurs communications ont été faites. Il s’agit, entre autres, de : la présentation du rapport d’activité du Comité de suivi; la présentation du projet de loi sur l’enrichissement illicite ; la présentation du projet d’amélioration de la transparence et l’accès à l’information dans la gestion des affaires publiques. Cette rencontre a été sanctionnée par d’importantes recommandations.