Exaspérés et excédés, contre le rapport du Vérificateur général qui les accuse d’avoir détournés avec ses sous- bénéficiaires, une bagatelle de plus de 107 millions de F Cfa. Les membres de l’Association de Recherche de Communication et d’Accompagnement à Domicile de personnes Vivant avec le Vih (Arcad-Sida) contestent avec la dernière rigueur ces accusations qu’ils qualifient, d’ailleurs, de « graves et d’inexactes ».
En effet, le Vérificateur Général, dans son dernier rapport publié, accuse Arcad-Sida avec ses sous-bénéficiaires d’avoir dilapidé la somme de 107,22 millions de FCfa. Face à la presse, le samedi 09 février 2014, les membres de Arcad-Sida réfutent à parler de détournement et expliquent que cette somme n’a jamais été dilapidée comme soutenu dans le Rapport du Vegal.
En apportant des éléments de clarifications sur l’utilisation des ressources allouées au Mali par le Fonds Mondial dans la lutte contre le VIH/Sida, la directrice exécutive d’Arcad-Sida, Dembélé Bintou Kéïta, dira qu’ il y a lieu de faire une distinction nette entre Arcad-Sida et ses sous-bénéficiaires sur le plan de la gestion financière. Selon elle, chaque bénéficiaire secondaire et chaque sous-bénéficiaire dispose de son propre compte et est responsable de sa propre gestion financière. Et, poursuit-elle, seuls 3,057 millions de F Cfa sur les 107,22 millions de FCfa incriminés dans le rapport du Vgal concernent directement Arcad-Sida. A l’en croire, ce qui représente à peine 0,04% du total de la subvention Vih/Sida versée à Arcad-Sida par le Fonds mondial sur la période 2005-2011, qui s’élève à 6,835 milliards de FCfa. « Le montant restant sur lequel porte les accusations (103,8 milliards de F Cfa) concerne exclusivement les associations sous-bénéficiaires, dont nous répétons ici qu’Arcad-Sida n’est aucunement responsable », a martelé Bintou Keïta.
« Le Vérificateur général assimile à tort… »
Selon les responsables de l’Arcad-Sida, le Vérificateur générale, assimile à tort dans son rapport de très rares dysfonctionnements dans l’utilisation des Fonds qu’Arcad-Sida a perçus à ce qu’il appelle « détournements ». Selon le président de l’Arcad-Sida, Dr Alou Sylla, pour l’essentiel des montants incriminés, il s’agit en effet de dépenses non éligibles engagées par Arcad-Sida ou d’un manque de rigueur dans le suivi du manuel de procédure. « Par conséquent, en aucun cas, on ne peut parler de détournements au sens de fraudes bancaires, enrichissement personnel ou encore comptes falsifiés », s’est défendu le président Sylla. Avant d’expliquer que : « sur les 3 057 000 de F Cfa, 2716 974 F Cfa représentent les frais de missions, de factures hôtelières et autres charges liées au déplacement d’une délégation d’Arcad-Sida qui a assisté à la conférence d’Icasa en 2010 à Casablanca au Maroc ».
En répondant à l’accusation concernant les messages électroniques, le président Sylla explique : «les frais ont été engagés à l’avance sur la base de mail pour payer l’inscription et la réservation d’hôtel et il était demandé aux agents d’Arcad-Sida, ayant participé à ladite conférence, de réclamer les factures une fois arrivé sur place. Mais la banque de la structure qui organisait la rencontre n’a pas constaté l’enregistrement des montants virés sur son compte bancaire avant le départ des participants du Maroc, d’où son refus de délivrer les factures» ont précisé les responsables d’Arcad-Sida. Autre facture jugée pas crédible et qualifiée de fonds dilapidés par le rapport du Bvg, c’est celle couvrant les frais engagés (181.000FCfa) pour l’obtention d’une nouvelle carte grise du mini bus de l’Association. L’occasion a été également mise à profit par les responsables d’Arcad-Sida d’expliquer qu’au cours de la vérification du Bvg, ils se sont rendus compte de l’usage de faux par le transitaire. Selon eux, le transitaire a aussi été rappelé à l’ordre et il a remboursé la somme due par chèque. La dernière facture de 160 000 de F Cfa qu’ont reproche à Arcad-Sida représente, selon les responsables, les frais de vidange des fosses sceptiques d’un hôtel qu’Arcad-Sida avait effectuée à travers l’association Wale de Ségou lors d’une colonie de vacances à Ségou. Selon eux, c’est par souci de préserver la santé des enfants que ces travaux d’assainissement ont été réalisés sur les frais divers et imprévus.
Tout en reconnaissant que les associations de personnes vivant avec le VIH-Sida n’ont pas beaucoup de capacité de gestion, les responsables ont soutenu qu’ils n’ont pas fabriqué les justificatifs qu’ils ont produits et ont déclarés avec véhémence qu’il n’y a eu aucune entorse aux règles de gestion. Avant de rappeler que si Arcad-Sida tient depuis bientôt 20 ans, c’est parce que, d’une part, ses comptes sont certifiés chaque année et que ses partenaires lui font confiance.