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Déclaration politique du Groupe FARE – SADI : «Nous serons les portes paroles des couches vulnérables»
Publié le vendredi 14 fevrier 2014  |  Les Echos du Parlement




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Monsieur le Président, Honorables Députés,
Le Groupe parlementaire FARE-SADI souhaiterait remercier tous les électeurs dont la mobilisation nous vaut de siéger aujourd’hui à l’Assemblée nationale du Mali. Nous voudrions saisir cette occasion pour adresser nos vives et chaleureuses félicitations aux Honorables Députés pour leur brillante élection et leur souhaiter plein succès au cours de cette Cinquième législature.

C’est le lieu de rendre hommage à tous les martyrs de mars 1991 dont l’ultime sacrifice nous vaut de prendre la parole aujourd’hui dans une Assemblée nationale démocratique avec une majorité et une opposition. En cette heure, pleine de symboles et chargée d’émotion, nous nous inclinons devant leur mémoire. Le respect et la défense de leur mémoire resteront pour nous un point d’honneur et un véritable sacerdoce.

Le Groupe parlementaire FARE-SADI exprime sa solidarité sans faille avec nos populations – soldats et civils – victimes de la crise au nord de notre pays. Nous nous inclinons devant la mémoire de nos vaillants soldats tombés au champ d’honneur pour la défense de la Patrie, ainsi que celle de tous ceux qui ont perdu la vie dans les tragiques événements que notre pays a connus.

Nous exprimons notre solidarité agissante avec toutes les populations victimes des inondations et exhortons le Gouvernement à renforcer les mesures d’aide humanitaire qu’il a déjà commencé à mettre en œuvre.

Nous exprimons également notre solidarité avec les Maliens réfugiés dans les pays voisins, ainsi que tous les déplacés internes. C’est le lieu de remercier très sincèrement les autorités des pays qui ont accueilli nos compatriotes et les différentes organisations nationales et internationales qui leur apportent une assistance humanitaire. Qu’il nous soit permis de saisir cette occasion pour féliciter chaleureusement les braves populations des régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal qui ont souffert le martyr sans jamais courber l’échine et ont su opposer une résistance farouche, ingénieuse et efficace aux occupants en battant en brèche leurs théories obscurantistes et d’un autre âge.

Nous encourageons le Gouvernement à poursuivre les initiatives prises afin d’associer l’Algérie, un pays frère et ami de longue date du peuple malien, aux pourparlers visant à assurer le retour de la paix au Mali dans le strict respect de notre souveraineté et de notre indépendance nationale.

Monsieur le Président, Honorables Députés,
La présente Déclaration nous offre l’occasion de prendre date avec l’histoire en rappelant un certain nombre d’engagements que nous avons pris devant notre peuple.

Le premier de ces engagements a trait à la nécessité d’assurer dans l’Hémicycle «la représentation de notre peuple et de tout notre peuple», tel que stipulé dans notre Constitution. A cet égard, nous entendons être les porte-paroles de toutes les couches de notre société, victimes à quelque titre que ce soit de l’arbitraire ou d’abus, d’où qu’ils viennent.

Nous serons également les porte-paroles de nos paysans qui représentent près de 80% de notre population et enregistrent le taux le plus élevé d’extrême pauvreté. Il est inadmissible qu’au 21ème siècle, nos braves paysans soient contraints de pratiquer une agriculture de subsistance, avec des outils de production rudimentaires, totalement tributaire d’une pluviométrie chaque année incertaine. Ces masses laborieuses ploient sous le fardeau des redevances et des prix prohibitifs des intrants agricoles. Le fruit de leur dur labeur n’est pas rémunéré à sa juste valeur et le paiement tardif des montants qui leur sont dus entraîne la dépréciation de leurs revenus et la détérioration de leurs conditions de vie. Nous serons les porte-paroles des travailleurs, en particulier les ouvriers des mines d’or dont les droits ne sont pas toujours respectés.

S’agissant du monde du travail, le faible niveau des salaires face à l’envolée des prix des denrées de première nécessité demeure une source de préoccupation majeure. C’est le lieu de demander au Gouvernement d’engager une réflexion sérieuse et approfondie en vue de procéder à un relèvement substantiel des salaires et émoluments des travailleurs tout en veillant à ce qu’un tel effort ne soit pas réduit à néant par les poussées inflationnistes. C’est à ce prix seulement que l’on pourra assurer un niveau de vie décent à nos laborieux travailleurs et fonctionnaires.

Le Groupe parlementaire FARE-SADI sera également le porte-parole des femmes, des enfants, des jeunes et des couches vulnérables de notre société et en appelle au respect de leurs droits constitutionnels. Le chômage des jeunes, qui est devenu endémique, constitue une véritable bombe à retardement. Nous appelons de tous nos vœux la mise en place d’une véritable politique d’emploi accompagnée d’une formation en esprit et création d’entreprise à tous les niveaux d’enseignement.

L’actuelle politique de micro finance ne saurait constituer une réponse appropriée à la problématique de l’aide aux femmes – paysannes, ouvrières, chefs d’entreprise et chefs de famille. Il incombe à l’Etat de mettre en œuvre une politique volontariste axée sur la nécessaire transformation des produits agricoles et de cueillette, ainsi que le développement de l’agro-industrie.

Monsieur le Président, Honorables Députés,
Il convient de fustiger la fraude et la corruption électorales et de moraliser la politique en sanctionnant ceux qui violent les principes démocratiques. Nous souhaiterions voir garantie la liberté de choix des citoyens entre les différentes forces politiques dans le cadre d’élections libres, régulières et transparentes.

Nous condamnons également la corruption et la délinquance financière qui demeurent un véritable fléau au sein de notre société. A cet égard, la lutte doit être menée de façon implacable afin de permettre à l’Etat de rentrer dans ses fonds, créant ainsi les conditions financières nécessaires à l’amélioration du niveau de vie des travailleurs. Les mécanismes de prévention doivent aller de pair avec la répression judiciaire dans le respect des droits de la personne humaine. Il y a lieu de garantir le respect du bien commun et de promouvoir une culture civique et une nouvelle citoyenneté à travers des valeurs et comportements vertueux et exemplaires.

L’obligation de rendre compte doit devenir désormais la règle pour les agents de l’Etat. Aussi, convient-il de renforcer et de soutenir le Bureau du Vérificateur général et toutes les autres structures de contrôle et de poursuites. Au besoin, nous demandons le rattachement du Bureau du Vérificateur général à l’Assemblée nationale.

Monsieur le Président, Honorables Députés,
Trois secteurs vitaux, qui ont fait l’objet de trois importants programmes nationaux, méritent de retenir notre attention, du fait de leurs résultats qui sont nettement en deçà de nos attentes. Il s’agit de l’éducation, de la santé et de la justice.

Force est de constater que ces trois secteurs vont toujours mal. L’heure est venue d’évaluer ces programmes et d’en dresser un bilan objectif à l’effet d’identifier les goulots d’étranglement et de les résorber pour le bonheur des Maliens. Le Groupe parlementaire FARE-SADI réitère sa volonté de voir garanti l’accès universel des citoyens à la santé et à une éducation laïque. Pour notre part, nous serons les porte-paroles de tous les partenaires de l’école – enseignants, élèves et étudiants, parents d’élèves, administration – afin de proposer des solutions judicieuses et durables, dans un esprit de dialogue.
Monsieur le Président, Honorables Députés,

Il convient de renforcer et de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire face à la toute-puissance de l’Exécutif. Il y a lieu également de protéger le citoyen contre les abus de l’appareil judiciaire, tout en veillant à mettre en place un système efficace de recours et de réparation des dommages subis. Le Groupe parlementaire FARE-SADI en appelle au respect, en toutes circonstances, de la dignité humaine et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

C’est le lieu de demander aux autorités judiciaires de redoubler d’efforts afin de mettre un terme à toutes les détentions provisoires illégales, notamment celles qui sont prolongées en violation du Code de procédures pénales. Elles doivent veiller également à mettre un terme à tous les cas de traitements inhumains et dégradants dans les prisons et autres lieux de détention.

Nous serons les porte-paroles des journalistes, en particulier, chaque fois que leur droit constitutionnel à la liberté sera violé. Le Groupe parlementaire FARE-SADI s’insurge contre les emprisonnements arbitraires, en particulier en milieu rural, et les condamnons avec la dernière énergie. Nous nous engageons à garantir et défendre la liberté d’expression et le pluralisme de la presse sur la base des principes démocratiques.

Monsieur le Président, Honorables Députés,


Nos opérateurs économiques évoluent aujourd’hui dans un contexte de «marché bloqué» où tout va à vau-l’eau et où l’argent se raréfie de jour en jour. Nombre d’entre eux sont victimes de situations de concurrence déloyale au profit d’une infime minorité qui bénéficie d’avantages considérables accordés par l’Etat sous forme d’exonérations. Celles-ci entraînent de graves distorsions du jeu normal de la concurrence et du marché. Notre combat vise à rétablir l’équilibre rompu, dans le strict respect de la loi, afin de rendre les règles du jeu égales pour tous les opérateurs économiques face à l’Etat.
Nous exhortons l’Etat à veiller à la stricte application des contrats de cession de nos sociétés et entreprises d’Etat et à ne pas hésiter à appliquer les clauses résolutoires au cas où les repreneurs viendraient à ne pas honorer leurs obligations et engagements.
Monsieur le Président, Honorables Députés,

Les problèmes de migration constituent plus que jamais une source de préoccupation majeure. De plus en plus, l’Europe adopte des lois d’exclusion qui frappent les Africains. Nous serons aux côtés de nos frères et sœurs immigrés, quoi qu’il arrive. C’est le lieu de demander à l’Assemblée nationale d’organiser un débat de fond sur cette question cruciale afin d’explorer de nouvelles pistes de solutions. Un tel débat sera la précieuse contribution de notre Assemblée nationale qui compte aujourd’hui en son sein d’anciens immigrés dont l’apport sera fort appréciable. D’ores et déjà, le Gouvernement doit assumer pleinement ses missions classiques de protection de nos nationaux, de leur personne et de leurs biens, où qu’ils se trouvent.

Monsieur le Président, Honorables Députés,
S’agissant des grandes réformes institutionnelles, le Groupe parlementaire FARE-SADI salue la réforme du système électoral qui a introduit la biométrie, améliorant ainsi la transparence et la fiabilité du processus électoral. Le Gouvernement doit redoubler d’efforts afin que les personnes recensées reçoivent leurs cartes NINA et veiller au recensement des Maliens qui ne le sont pas encore à ce jour. Il convient de rapprocher davantage les bureaux de vote des électeurs.

Il y a lieu d’étendre les réformes à toutes nos institutions républicaines afin de les consolider et d’assurer leur fonctionnement démocratique. Il convient également de remédier aux insuffisances de la décentralisation dont pâtissent plus de 600 communes.
Nous exhortons le Gouvernement à procéder à une relecture de la loi électorale. Il y a lieu de réviser la procédure en vigueur en matière de contentieux électoral afin de permettre à la Cour constitutionnelle de mieux s’acquitter de ses responsabilités et de trancher les cas dont elle est saisie. L’Assemblée nationale elle-même a besoin de réformes en vue de renforcer son rôle et son administration. A cet égard, il convient de souligner que notre Institution doit respecter les règles de la transparence dans sa gestion des ressources humaines et financières.

Monsieur le Président, Honorables Députés,
Les événements du 22 mars 2012 ont mis à nu les faiblesses de nos institutions. Nous devons en tirer les meilleurs enseignements si nous avons à cœur de construire une démocratie véritablement au service du peuple malien.


Il convient de souligner l’impérieuse nécessité de conjuguer nos efforts en vue de construire une armée forte, moderne, républicaine – creuset de l’unité nationale –et garante de l’intégrité territoriale, de l’indépendance et de la souveraineté nationale.
Sur le plan international, le Gouvernement doit veiller à ce que les accords dont le Mali est partie sauvegardent notre indépendance et notre souveraineté nationale. Nous demandons au Gouvernement de soumettre pour examen à l’Assemblée nationale tout accord de portée internationale.


Les principaux principes et valeurs que nous avons en partage sont la Solidarité, la Probité, la Bonne gouvernance, la Justice sociale et la Défense des masses populaires. La vision politique qui guide notre action est celle qui ambitionne d’assainir la vie publique nationale, crédibiliser les acteurs politiques et administratifs, renforcer les bases populaires de la République du Mali, Une, Indivisible, Démocratique et Laïque. Nous nous opposons à tout discours séparatiste, xénophobe ou d’exclusion afin d’assurer l’unité nationale et la cohésion sociale.


Nous voulons un Etat fort, protecteur et souverain au service du peuple et non un Etat puissant qui domine, opprime et appauvrit le peuple. Ainsi, l’économie sera soumise au contrôle du peuple par le truchement d’un pouvoir politique issu de l’expression démocratique du peuple souverain. C’est à cette seule condition que l’activité économique profitera à tous, dans le respect de la justice sociale.


Nous voulons un Etat à l’écoute de ses populations, qui satisfasse les besoins socioéconomiques fondamentaux de ses populations, un État qui soit le maître d’œuvre de ses politiques économiques et sociales.
Nous voulons faire du citoyen malien un être de savoir, de valeurs, un être social apprécié et reconnu en fonction de son travail, de son éthique et de sa contribution au développement de la nation. Nous défendons le principe du statut et de la fonction fondés sur le mérite personnel et non sur des critères liés à la naissance ou à d’autres déterminants de classe sociale, d’appartenance ethnique, d’obédience religieuse ou d’opinion politique, etc.


Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le peuple malien, dans son écrasante majorité, a porté son choix sur S. E. Ibrahim Boubacar Keita afin de présider aux destinées de notre pays. Le vote massif des Maliens en sa faveur a pour nous valeur de plébiscite. Ce choix est soutenu par les forces démocratiques qui appellent de tous leurs vœux des changements à la fois profonds et visibles dans notre pays. Ces forces doivent se mobiliser et conjuguer leurs efforts afin de traduire dans les faits cette profonde aspiration de notre peuple à renouer avec l’honneur et la dignité, des valeurs qui firent la gloire du Grand Empire du Mali, et d’asseoir une démocratie économique et sociale.


Les grandes lignes de la présente Déclaration s’inscrivent dans le droit fil de la politique du Projet présidentiel pour l’honneur et l’avenir du Mali et pour le bonheur des Maliens. Par conséquent, le Groupe parlementaire FARE-SADI s’inscrit dans la majorité parlementaire et présidentielle dont l’arme de combat sera la Constitution et la loi, dans l’intérêt supérieur des Maliennes et des Maliens.


Je vous remercie.

Ont signé :
1. Daouda COULIBALY
2. Abdoulaye DEMBELE
3. Souleymane DIARRA
4. Amadou Araba DOUMBIA
5. Abdoulaye FOFANA
6. Nanko Amadou MARIKO
7. Oumar MARIKO
8. Baferemé SANGARE
9. Guédiouma SANOGO
10. Alassane TANGARA
Bamako, le 6 février 2014

Dell
12.00

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«Nous serons les portes paroles des couches vulnérables»

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