Le jeudi 6 février 2014, 31 civils ont été tués dans la localité de Djébock, cercle de Gao par les terroristes du MUJAO en représailles à la mort de trois des leurs, tués par des Touaregs le dimanche 2 février. Au ministère de la Sécurité, le message est clair : « Ce sont des terroristes, des bandits et non des Peuls, qui ont d’abord tendu une embuscade à des forains, puis se sont attaqués à des campements avant de s’évaporer dans la nature ».
Dans un communiqué, la Minusma a fait état de graves incidents survenus jeudi aux alentours de Tamkoutat et d’affrontements intercommunautaires, sans préciser les communautés impliquées. « Des casques bleus se sont immédiatement rendus sur place pour constater le lourd bilan des affrontements intercommunautaires faisant état de 24 morts et quatre blessés, dont un sérieux. Les blessés ont été transportés à l’hôpital de Gao », précisait-elle.
Du côté du gouvernement a précisé qu’une douzaine d’individus armés ont froidement abattu une trentaine de forains à bord de deux véhicules dont l’un a été brûlé et l’autre emporté par les bandits, a annoncé le ministère de la Sécurité dans un communiqué rendu public le vendredi soir, sans préciser les communautés d’origine des assaillants et des victimes.
« Le même jour et dans le même secteur, un groupe d’assaillants a braqué un troisième véhicule de transport, enlevé puis abattu les hommes d’un campement nomade. A la suite de ces actes terroristes, une délégation ministérielle conduite par le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, s’est rendue à Gao pour s’enquérir des circonstances du drame. Le gouvernement s’est ’engagé à faire toute la lumière sur ces assassinats et à traduire les présumés auteurs devant la justice »
Chaque jour qui passe apporte sa part de clarté à ces assassinats crapuleux. Au départ, une certaine presse mettait en avant le récurent vol du bétail des peulhs par les touareg. Mais on s’est vite rendu compte que cela servait de couverture aux agissements du Mujao qui est à la base de cette tuerie.
De sources proches du dossier ces terroristes ont attaqué des forains à bord de deux véhicules dans la localité de Djébock. Sur place, ils ont froidement tués 25 personnes, dont deux femmes. Ils ont détruit un véhicule avant d’emporter le second. Dans leur repli, ils ont tué 3 autres personnes dans le même secteur avant d’aller s’attaquer à un campement nomade à la frontière nigérienne où ils ont fait 2 morts. Ce qui fait en tout 30 morts. Ensuite, un des blessés évacué à Gao a succombé à ses blessures.
Contrairement à ce qui est véhiculé çà et là, les victimes ne sont pas que touareg. Elles viennent de toutes les communautés du nord.
Le Mujao en scelle
La journée du lundi 10 février a été particulièrement mouvementée. Tout a commencé par la tentative d’enlèvement du patriarche des Imghad. Du coup les populations de Djebock ont vidé les lieux. Et aujourd’hui c’est la terreur qui règne sur les lieux. Sur place, dans la zone de Djebok, on n’hésite pas à parler du Mujao pour désigner les assaillants peuls. « Ils ont été recrutés par les arabes, et même si leurs chefs se sont cachés, eux sont restés sur place. Et en cas de problème, ils se réfugient au Niger », assure un habitant de Djebok.
Après ce forfait, ils se sont attaqués à des parents du général Elhadj Gamou dans la localité de Ifokiratane à 70 Km de Ménaka. Ceux-ci se sont défendus et seraient arrivé à repousser les malfaiteurs. Le bilan avancé est de 17 morts appartenant aux deux camps.
Comme si cela ne suffisait pas, 4 agents du CICR et un vétérinaire d’un organisme international, de retour de Kidal, ont disparus de tous les radars. Quelques heures après, le terroriste Abdoulsalam Yoro a revendiqué leur rapt. Ce narcotrafiquant est ressortissant de Tarkint et s’est négativement illustré durant l’occupation de Gao.
Ils sont nombreux à faire le lien entre la terreur de ces derniers temps et le rapt de nos compatriotes du CICR.