Une semaine après la tuerie de Tamkoutat, le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah a invité la presse dans son département afin de livrer quelques informations et quelques précisions.
Les informations portent essentiellement sur les initiatives futures que le gouvernement compte prendre afin de relancer les négociations avec groupes armés. Le ministre a affirmé que personne n’est exclue de la médiation, y compris le Burkina Faso qui a été désigné par la CEDEAO, mais que toutes les discussions se mèneront en territoire malien. « Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues mais les négociations seront inclusives » a déclaré le ministre Diarrah qui dit que telle est la volonté du président de la République. Le ministre en a profité pour demander à ne pas chercher des poux dans la tête des Algériens qui ont « mené des consultations exploratoires en vue d’harmoniser les positions des différents groupes armés ». Le ministre de la Réconciliation nationale a informé les journalistes des ateliers que la Minusma organisera à partir d’aujourd’hui. Il s’agira de parler du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion. D’autres ateliers seront organisés pour partager les leçons apprises sur les différents accords passés à la suite des rebellions que le Mali a connus.
Pour ce qui est des précisions, elles concernent essentiellement l’assassinat de 31 personnes dans le village de Tamkoutat le 6 février dernier. Pour le ministre de la Réconciliation nationale, ce qui s’est passé dans ce village n’est pas le fait des Djihadistes mais plutôt la conséquence d’un conflit communautaire entre peulhs et touaregs. Pour le ministre, la source de ce conflit est liée à une affaire bétail. Les déclarations du ministre ont provoqué beaucoup de commentaires et même de la gêne dans les milieux directement concernés.
En effet, au sein des associations des ressortissants du Nord, on se demande comment en l’absence de tout résultat d’enquête le ministre de la Réconciliation nationale peut décider que le MUJAO n’est pas responsable du drame. Si son souci de ne pas donner l’impression d’une montée de la violence du fait des terroristes est compris, il n’en demeure pas moins que sa sortie est jugée plutôt hâtive et hasardeuse. En effet, selon de nombreuses sources d’informations, cette zone connait très peu ou pas du tout de conflits fonciers (les peulhs étant dans le gourma). Mieux, il est presque établi que les auteurs du drame du Tamkoutat sont venus de pays voisins le Burkina et le Niger en l’occurrence.
Il faut rappeler que c’est une douzaine d’individus qui ont froidement abattu une trentaine de forains.
Akhimy Maïga