Sans mettre en cause la politique des plus hautes autorités dans le secteur minier, les conclusions du rapport de recherche documentaire sur la disponibilité des études d’impact environnemental de l’exploitation minière, de la Coalition malienne publiez ce que vous payes (PCQVP-Mali) engagent les sociétés minières à œuvre au service du développement communautaire.
Le coordinateur de la Coalition malienne publiez ce que vous payez (PCQVP-Mali), Samou Coulibaly et son secrétaire administratif, Abdoul Wahab Diakité étaient jeudi, au centre Hawa Keita, face à la presse pour présenter le rapport de recherche documentaire sur la disponibilité des études d’impact environnemental de l’exploitation minière. Selon les responsables de publiez ce que vous payez, l’étude s’inscrit dans le cadre de l’exécution du programme 2013 de plaidoyer en faveur des communautés affectés par l’exploitation minière et pétrolière. Ce programme est régi par le chapitre III du titre VIII de la loi numéro 2012-015AN-RM du 27 février 2013 portant code minier en République du Mali.
Le coordinateur de la coalition, Samou Coulibaly a déclaré que l’implantation des compagnies minières a entrainé des bouleversements au sein des communes. « Le constat révèle que les mines ont créé d’énormes dégâts en matière de respect de droits de l’Homme, d’accès à la terre, au revenu, à la santé et l’éducation. Les compagnies ont contribué au déséquilibre des us et coutumes et la destruction de l’environnement », a affirmé le coordinateur.
Avant de préciser que les études et recherches-actions menées par la coalition dans les zones minières de Loulou, Sadiola, Tabakoto, Yatela, Kalana, Kodiéran, Morila et Syama ont porté sur la collecte et analyse des données de ressources financières issues allouées aux services sociaux de base des deux régions, les causes et les conséquences de la mobilisation non intégrale de la patente issue de l’exploitation minière, l’étude d’impact de l’exploitation minière sur le développement communautaire et taxe foncière. « De nos remarques, il ressort qu’en terme de traçabilité les contributions volontaires des sociétés minières se retrouvent difficilement dans les plans de développement économique, social et culturel des communes concernées (PDESC). Et pourtant, les collectivités locales bénéficient chaque année les centaines de millions en termes de redevance financière. Les patentes recouvrées auprès des mines sont versées dans le chapitre de fonctionnement des collectivités conformément à la nomenclature budgétaire », a-t-il déploré.
Pour le secrétaire général Abdoul Wahab Diakité, l’exploitation minière dans les différentes communes doit être l’apanage d’une politique nationale cohérente en lien avec le développement local et une exigence forte de la décentralisation. « Nous n’avons pas l’intention de nous opposer à la volonté des plus hautes autorités du pays. Mais une activité qui a pour effets immédiats la destruction du couvert végétal, la perte des terres cultivables et leur approvisionnement doit être étudiée et analysée avec l’implication effective de tous les acteurs », a-t-il souhaité.
Nabila Ibrahim Sogoba