BAMAKO - Une douzaine de sites de cantonnement seront installés dans le nord du Mali dans le cadre du processus de désarmement des groupes armés, selon un document officiel obtenu samedi par l'AFP à Bamako.
"En prélude au processus de DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion), une douzaine de sites de cantonnements seront installés dans les trois régions du nord du Mali: Gao, Kidal et Tombouctou ", indique le procès-verbal de rencontres préparatoires à des négociations de paix.
Le document a été paraphé par des représentants du gouvernement malien et de groupes armés ayant participé, jeudi et vendredi, à ces rencontres préparatoires en vue d'un règlement du conflit dans le nord du Mali. En plus du gouvernement malien, des membres de la communauté touareg et de la force de l'ONU au Mali, la Minusma, y ont également assisté.
Le document ne fournit cependant aucun calendrier et aucune précision sur
la douzaine de sites de cantonnement envisagés.
"Ce cantonnement permettra la stabilisation de nos combattants, (...)
également de réduire la masse des armes en circulation, et le DDR interviendra
après un accord final", a déclaré durant les travaux Ambéry AG Rhissa, un des
représentants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion
touareg).
"L'ambiance de travail, selon le texte, entre les différents groupes a été
excellente et toutes les parties ont apprécié le rôle de la Minusma dans la
détente constatée" lors de la réunion.
Interrogés séparément par l'AFP samedi, des participants de différents
bords ont confirmé les éléments du document, en dépit du retrait d'une branche
du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) qui entendait protester contre la
présence de certains fonctionnaires et officiers arabes qu'elle soupçonne de
faire double jeu.
"L'effort pour regrouper tout le monde autour de la même table se
poursuivra", a déclaré un responsable gouvernemental malien sans donner
davantage de précisions.
Selon le programme des travaux, les rencontres préparatoires ont été
marqués par des "ateliers" sur le cantonnement et le processus de DDR et sur
la réinstallation de l'Administration et des services sociaux dans les trois
régions du nord du Mali.
Pour les observateurs, la réunion de jeudi et vendredi constitue une
avancée notoire après plusieurs mois de blocage dans les négociations entre le
gouvernement malien et les groupes armés.
Les régions de Tombouctou (nord-ouest), Gao (nord-est) et Kidal (extrême
nord-est) ont été occupées en 2012 par des groupes jihadistes, qui restent
actifs, en dépit d'une intervention armée internationale lancée en janvier
2013 à l'initiative de la France. Ces groupes sont exclus des négociations de
paix qui concernent essentiellement la rébellion touareg.
Officiellement, des "pourparlers inclusifs de paix" rassemblant tous les
groupes armés du Nord, la société civile et le gouvernement malien, sont
prévus mais leur date n'a pas encore été fixée.
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