L’affaire de vente illégale, par le maire Moriba Coulibaly, des parcelles portant sur 48 hectares à Koyan N’Golobala, dans la commune urbaine de Niono, continue d’alimenter la polémique dans la capitale du riz en Zone Office du Niger. Et cela, malgré la décision du Juge de Paix à compétence étendue qui a, dans son audience du 7 février dernier, estimé que le maire était son droit dans le morcèlement et la vente des hectares concernés.
Estimant que le droit n’a pas été dit, le Collectif des exploitants maraichers et fruitiers de Niono a fait appel. Comme s’il s’attendait un peu à cette décision du juge, le Collectif avait, le 30 janvier dernier, adressé des correspondances au Bureau du Vérificateur Général, au Premier Ministre et au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, afin d’attirer leurs attentions sur les pratiques peu orthodoxes du maire de la ville de Niono.
Celles-ci consistent à vendre des parcelles comme des petits pains, et sur le dos de la mairie, qui ne bénéficie que d’une portion congrue de la manne financière découlant de la vente illicite des lots. Des exemples sont énumérés dans les correspondances aux autorités citées ci-dessus. Ainsi, un particulier a fait condamner le maire à lui rembourser 3 millions de FCFA qu’il avait empochés à l’issue d’une vente de quatre lots qui s’est avérée peu orthodoxe.
Le Préfet de Niono, Seydou Traoré, convaincu que le maire Moriba Coulibaly s’adonne à des pratiques frauduleuses et illégales dans le morcellement et la vente des parcelles, dans une correspondance en date de 6 février 2014, soit 24 h avant l’audience du Tribunal, a sommé l’élu communal d’arrêter ses agissements.
Dans ladite lettre, on peut lire ceci: «Monsieur le maire de la commune urbaine de Niono, il me revient de constater que la commune urbaine de Niono a entrepris des travaux de lotissement dans le secteur de Koyan N’Golobala. Mieux, que des moments seraient perçus à titre de frais d’édilité en dehors de toute base juridique. En conséquence, je vous invite à mettre fin à ces pratiques et à vous conformer à la règlementation en vigueur».
L’ampliation de ladite correspondance est faite au Gouverneur de la région de Ségou et au percepteur de Niono. Malgré cette correspondance du Préfet de Niono, 24 h avant l’audience du tribunal, la justice a tranché le contentieux en faveur de l’indélicat maire. D’où l’appel du Collectif des exploitants maraichers et fruitiers et la saisine du Bureau du Vérificateur Général, du Premier Ministre et du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux.