Après le général Yamoussa Camara, ex-ministre de la Défense et actuel chef d’état-major particulier du président de la République le jeudi, le lieutenant Tahirou Mariko, ex-aide de camp du général Amadou Haya Sonogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars, Sidi Alhassane Touré, ex-patron de la Sécurité d’Etat (services de renseignement), et Amadou Konaré, numéro 2 de l’ex-junte, ont été inculpés et écroués vendredi à Bamako par le juge Yaya Karembé, chargé de l’affaire de la disparition des bérets rouges, une unité de l’armée malienne où 21 membres ont été exécutés par l’ex-junte au pouvoir en 2012.
Les rebondissements continuent dans l’affaire des bérets rouges disparus au Mali. Il s’agit d’une affaire de disparition des bérets rouges, une unité de l’armée malienne où 21 membres ont été exécutés par l’ex-junte au pouvoir en 2012.
Alors que l’ex-ministre de la Défense et actuel chef d’état-major particulier du président de la République, le général Yamoussa Camara, a été auditionné et écroué le jeudi 15 février 2014 par le juge d’instruction chargé de l’affaire, Yaya Karembé, ce vendredi, ce sont l’ex-aide de camp du général Sanogo, Tahirou Mariko, l’ex-directeur de la sécurité d’Etat, le général Sidi Alhassane Touré et le numéro 2 de l’ex-junte, le capitaine Amadou Konaré (qui était déjà aux arrêts) qui ont été présentés au même juge. Ils ont été inculpés et écroués purement et simplement.
Tous les quatre hauts gradés de l’armée malienne ont été écroués après avoir été inculpés de « complicité d’assassinat » dans ladite affaire.
Après la mise sous mandat de dépôt de tous ces caciques de l’ex-junte, les regards sont désormais tournés vers le général Abdoulaye Koumaré, actuel ministre de l’Equipement et des Transports, et l’ex-chef d’état-major général des armées, Ibrahim Dahirou Dembélé. L’audition du second devrait intervenir dans les heures qui suivent alors que pour le premier, actuellement membre du gouvernement, il faudra attendre le remaniement ministériel incessamment attendu.
Ibrahim Dahirou Dembélé était chef d’état-major général des armés au moment où le général Yamoussa Camara (aujourd’hui en prison) était ministre de la Défense. C’est dire que c’est le ciel qui tombe sur l’ex-junte dont la plupart des membres sont aujourd’hui en prison, à commencer par le chef, le général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, qui a été arrêté et écroué depuis le 27 novembre 2013.
L’affaire des bérets rouges remonte au premier semestre de 2012. Du 30 avril au 1er mai 2012 alors que une partie de l’armée appelée bérets verts avait renversé le pouvoir du président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré (ATT) et gérait les affaires à travers un pouvoir de transition, les bérets rouges (une unité de l’armée malienne), qui étaient restés fidèles à l’ancien président de la République, tentent un contre-coup d’Etat qui, malheureusement, échoue.
S’en est suivi une grande tuerie au sein de l’unité. Plusieurs d’entre eux sont faits prisonniers. 21 bérets rouges seront par la suite présentés à la télévision nationale par la junte comme étant des mercenaires et depuis lors on avait plus de leurs nouvelles. Ils ont été purement et simplement exécutés et mis dans un charnier à Diago, village situé à une dizaine de kilomètres de Kati, fief de la junte à l’époque.
Il a fallu l’avènement d’autorités légitimes en 2013 pour que la justice décide de faire la lumière sur la scabreuse affaire. Le 27 novembre 2013, le chef de l’ex-junte, le capitaine devenu général, Amadou Haya Sanogo, est auditionné, inculpé et mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction, Yaya Karembé.
Abdoulaye Diakité