A quand finalement la reprise des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés ? Pour l’instant, nul ne sait. Et tout indique que ce n’est pas pour demain. De même, on s’interroge sur l’identité du ou des médiateurs. Le Burkina Faso, l’Algérie et le Maroc se livrent une guerre de positionnement autour de la table des négociations.
Dans ce jeu, le Burkina bénéficie du soutien de la France et de la Cedeao, l’Algérie s’appuie sur ses réseaux à Bamako et le Maroc entend tirer profit de sa nouvelle percée diplomatique au Mali, depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta. Qui de ces trois pays aura finalement le dernier mot? Voilà toute la question.
En attendant, la situation sécuritaire dans certaines zones du nord se dégrade de jour en jour. Ainsi, les populations de Gao ne savent plus à quel saint se vouer à cause des obus qui ciblent leur localité. Ailleurs, les infiltrations de nombreux djihadistes sont signalées, des forains sont attaqués et des bétails enlevés.
Au même moment, c’est le statu quo à Kidal où l’armée régulière demeure cantonnée, alors que des combattants armés continuent de narguer la République. Kidal traduit toute l’impuissance de IBK qui, lors de la campagne présidentielle, promettait aux Maliens d’y restaurer l’autorité de l’Etat dès son élection. Au lieu de cela, le pilotage à vue dans le traitement du dossier du nord est devenu la règle de conduite des autorités maliennes. Ce qui conduit au blocage actuel.
Mais, lorsqu’on arrive au pouvoir, sans avoir un programme de gouvernement bien ficelé, sans une grande ambition pour son pays et sans vision claire des réalités du pays, faut-il s’attendre à des miracles? La réponse est Non. Voilà une triste réalité : celle du Mali d’aujourd’hui.