Le 4 février dernier, l’ambassadeur des Nations unies auprès des 15 pays membres du Conseil de sécurité Samantha Power et membre du cabinet du président Obama était dans notre pays pour une mission des Nations unies dans le cadre de la relance du dialogue entre le Mali et les groupes armés. Elle a saisi le cadre pour donner ses impressions sur la situation de notre pays et ses atouts.
En mars 2012, le coup d’Etat a précipité notre pays dans les précipices de l’obscurantisme. La situation a donné naissance à une guerre atroce occasionnant des pertes en vies humaines mais surtout la perte inestimable d’une partie de notre héritage patrimonial et la fissure du tissu social. Le Mali revient donc de loin. Il a tangué mais n’a pas chaviré.
Aujourd’hui, le contexte est favorable pour émettre des espoirs. C’est aussi la conviction des experts éclairés comme Samantha Power, ambassadeur des Nations unies auprès des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Elle a salué la réussite des élections générales qui ont permis à notre pays d’instaurer des institutions fortes pour lutter contre l’impunité. Cette sérénité qui se dessine, dira Samantha Power, aura son salut à la justice qui s’est vite imposée dans sa mission par l’arrestation de ceux qui ont violé les règles démocratiques et menacé la quiétude sociale. L’énorme tâche confiée à la justice et à des magistrats, qui se montrent à hauteur de mission au risque de leurs vies, permettra, selon elle, d’établir la confiance entre les citoyens et leur justice. L’ambassadeur des Nations unies a salué la presse malienne pour son intransigeance durant la période du coup d’Etat dans le traitement des sujets avec un professionnalisme remarquable emprunt d’une ferme volonté de faire triompher la vérité. Des vérités qui, selon elle, ont attiré le courroux des putschistes qui n’ont pas hésité à user de la force et de la torture contre certains journaux et le journaliste Boukary Daou. «Vous avez des journalistes qui disent la vérité, sans aucune flatterie. Historiquement, le Mali a eu un environnement de médias qui est parmi les plus ouverts et libres en Afrique», a-telle affirmé. Elle s’est dite fière qu’en mars dernier, l’Ambassadeur Leonard des Etats-Unis d’Amérique ait eu à dénoncer publiquement l’arrestation de Boukary Daou, qui avait été détenu et mal traité après que son journal eut publié une lettre critiquant les leaders du coup d’Etat. Elle croit savoir par ailleurs que dans le processus démocratique de notre pays, la presse aura un rôle essentiel à jouer comme contre-pouvoir au gouvernement en place et comme artisan de l’esprit civique public.
Samantha Power a surtout salué la volonté de vivre ensemble des Maliens : «L’héritage du Mali est celui de la tolérance ; le peuple du Mali a tendance à chercher le consensus ; la réputation du Mali est bâtie sur le respect mutuel ; et l’avenir du Mali dépend de sa résilience et de sa détermination d’avancer ensemble. Il y a un esprit de générosité et d’humanité au Mali qui est un patrimoine national vital».