Tabital Pulaaku a planché sur les préoccupations et pistes de solutions
Les responsables de Tabital Pulaaku ont animé une conférence de presse sur le thème : "Rébellions et communauté culturelle peulhe ; préoccupations et justes de solutions", le samedi 15 février 2014 à la Maison de la presse. Elle était principalement animée par le secrétaire général de Tabital Pulaaku, M. Timoré Tioulenta. Celui-ci était épaulé par le président de Tabital Pulaaku, l’honorable Amadou Cissé.
Association regroupant les amis de la culture peulhe, Tabital Pulaaku estime que le Mali connaît une succession de rébellions dans sa partie septentrionale depuis son accession à la souveraineté internationale, à savoir en 1963, 1990, 2006 et 2012. M. Timoré Tioulenta, secrétaire général de Tabital Pulaaku, affirme que ces rébellions, dont l’épicentre est Kidal et les principaux animateurs des touaregs, sont venues gravement affecter la fraternité historique, qui n’avait jusque-là été perturbée que par des heurts sporadiques autour de pâturages et de points d’eaux.
Timoré Tioulenta déclare que nul ne détient les statistiques exactes des pertes subies par la communauté peulhe au cours de la réebellin de 1990. Par ailleurs, les enquêtes réalisées par des associations d’éleveurs donnent les résultats suivants :
• Ténenkou: 41 morts et 25 blessés; quelques 8.668 bovins et 6.776 ovins et caprins enlevés; 8 armes volées, 7 boutiques pillées, le tout pour une valeur estimée en son temps à 1.440.611.500 Fcfa ;
• Goundam : 10 morts; 9.789 bovins, 2.621 ovins et caprins et 10 chameaux enlevés ;
• Youwarou : 4 morts; 1.503 bovins, 2.120 ovins et caprins enlevés.
“Le 18 mars 2013, des bandits armés ont intercepté les véhicules de forains sur l’axe Léré-Dioura. Telle que décrite, la scène est simplement insupportable : une vingtaine de passagers ligotés, les yeux bandés, égorgés ou fusillés, drainés dans les profondeurs d’un puits. Et depuis, malgré les multiples démarches entreprises, aucune autorité politique ou administrative, aucun organisme de défense des droits de l’homme n’en ont jamais parlé et aucun organe de presse n’a rendu compte de ce qui s’est passé à Doungoura. Aucun signe de sympathie, aucun clin d’oeil de compassion de quelque officiel pour les orphelins et les veuves. Aucune enquête n’a été déligentée pour situer les responsabilités”, précise M. Tioulenta.
Le secrétaire général de Tabital Pulaaku affirme qu’en portant atteinte à la transhumance, les bandits armés ont tout simplement choisi de planter le poignard dans le cœur culturel de la communauté. A ses dires, les contraintes de repli des éleveurs par les bandits armés ont accentué les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs dont les champs ne pouvaient plus être protégés. “On comprend aisément l’immensité du gâchis quand on sait que se sont les troupeaux des cercles de Ténenkou, de Djenné, de Mopti, de Youwarou, de Niafunké et de Goudam qui sont concernés par la situation. La communauté culturelle peulhe a payé et continue de payer un lourd tribut aux rebellions. Le coût humain, matériel et symbolique ne peut être évalué”, précise le secrétaire général de Tabital Pullaku.
Pour la réconciliation et la paix, Tabital Pullaku propose la sécurisation effective et permanente des zones frontalières et des espaces et axes sensibles, le retour effectif de l’administration partout où elle est absente, l’identification des auteurs des crimes et débits et leur jugement, le recensement des victimes et l’indemnisation des préjudices subis, l’implication de tabital Pulaaku dans les structures officielles dédiées à la réconciliation et à la paix, l’organisation de rencontres intra et intercommunautaires pour la réconciliation et pour le vivre ensemble, l’organisation de rencontres de pardon et de réconciliation, l’organisation de la transhumance 2014 dans les meilleures conditions en faisant par exemple accompagner les animaux par des forces de sécurité, la prise en compte effective des zones curieusement occupées et effectuées par les rébellions dans les projets et programmes de développement, la mise en œuvre d’une politique d’hydraulique pastorale dans la zone du Macina et tout au long des parcours de transhumance.
Tougouna A. TRAORÉ