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L’Indicateur Renouveau N° 1664 du 18/2/2014

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Énergie du Mali : Frankaly fait face à une mafia installée par Makan Tounkara
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  L’Indicateur Renouveau




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Ces derniers temps, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Mamadou Frankaly Kéita, a essuyé via la presse une volée de bois vert de la part de ses détracteurs, probablement tapis sous les centrales thermiques d’Energie du Mali, qui l’accusent de faire la promotion de la médiocrité. Deux cadres de la boite, que nous avons rencontrés, s’inscrivent en faux contre cette délation et croient savoir même que le ministre Kéita fait face à l’agitation d’une mafia, aujourd’hui aux abois, instaurée par son prédécesseur pendant la transition, Makan Tounkara.

L’un est de la direction de la production et l’autre de la maintenance. Tous deux sont des cadres émérites d’EDM-SA, mais ils n’ont même pas un atome crochu avec le ministre politiquement parlant. Seulement, ils se disent furieux par rapport à la vaste campagne de calomnie constatée dans les médias et orchestrée par une mafia instaurée dans la société par l’ex-ministre Makan Tounkara.

Pour ces deux cadres, qui ont préféré garder l’anonymat, il y a lieu d’accompagner le ministre Mamadou Frankaly Kéita dans sa volonté de donner une nouvelle vie à EDM-SA. Et cela passe par la neutralisation du système mafieux que son prédécesseur a instauré dans l’entreprise. Voyant donc le ministre venir, ceux qui ont été enrôlés dans le système Tounkara et qui voient certainement la fin de leur jouissance, ne peuvent pas rester de marbre, ont-ils dit.
De quoi s’agit-il ?

Pour nos deux interlocuteurs, Makan Tounkara, un cadre d’EDM aussi, en accédant à la tête du département pendant la transition, s’est adonné à des pouvoirs révolutionnaires, rentrant même dans les petits détails. Il ne se disait pas qu’il était avec un pouvoir de transition. C’est ainsi qu’il a mis fin à la gestion par filière (qui permet de mettre un contenu réel dans le métier). Un type de gestion amené par les Blancs.

En lieu et place de cette gestion par filière, il a fait retourner la société à un système classique qui date de l’indépendance où tout est centralisé au niveau du chef. Un système qui a montré ses limites. A en croire les deux cadres rencontrés, c’était vraiment une diversion pour l’ex-ministre Tounkara qui ne s’est pas intéressé aux vrais problèmes de l’entreprise bien qu’étant un pur produit.

Nos interlocuteurs ont accusé l’ex-ministre d’avoir fait venir des jeunes dans la boite lesquels n’avaient aucun vécu en tant que tel au détriment des cadres nantis d’expérience. Des jeunes sont venus assaillir la direction de la production croyant qu’il y a à boire et à manger.
« C’était vraiment des convoitises pour la direction de la production qui est censée être budgétivore de l’entreprise. Or, aucune centrale n’est rentable parce que les pièces sont chères. Makan croyait qu’il allait rester au gouvernement, c’est pourquoi il a fait venir des gens contre vents et marées. Il a posé des actes qu’un pouvoir de transition ne doit pas poser », a indiqué l’un d’eux.

Résultat, EDM continue de vivre les conséquences de cette gestion dilettantiste de M. Tounkara : des cadres sont payés à ne rien faire. C’est ce système que le ministre Mamadou Frankaly est appelé à balayer et ses « victimes » voyant l’épée venir sont inquiets et ne font que s’agiter. Nos deux cadres soulignent que depuis 4 mois que Frankaly est là, seuls les président du conseil d’administration et DG de l’entreprise ont été relevés de leurs postes. Et d’ajouter que ce n’est même pas le ministre qui nomme ces deux personnalités, mais bien le conseil d’administration.

« Mamadou Frankaly Kéita a plus de 20 ans d’expérience à EDM-SA où il a été directeur de production pendant longtemps. Il sait à quoi s’en tenir, mais pour l’instant il observe. Le changement est impératif et il va venir. Les agitations n’y peuvent rien. Ils sont de la direction production et ils sont inquiets au sujet de leur sort », ont-ils souligné.

Nos interlocuteurs accusent l’ex-ministre de s’être livré à une petite chasse aux sorcières pendant son passage au département. C’est ainsi qu’une fois arrivé, il a eu à relever le même Frankaly Kéita de son poste de directeur de la production pour un petit poste de chef du département énergie renouvelable. L’actuel DG d’EDM-SA, Dolo Berthé avait aussi été victime, selon nos interlocuteurs. Il était directeur de la distribution quand le ministre Makan Tounkara l’a révoqué.

Quand les agitateurs s’attaquent à Mamadou Frankaly pour mauvaise gestion à la direction de la production, nos interlocuteurs s’en moquent parce que, disent-ils, pendant cette période, Makan Tounkara était son chef en sa qualité de directeur central adjoint de l’électricité. Si Frankaly est coupable de quelque chose, Makan doit l’être aussi.

Nos interlocuteurs rappellent que quand Mamadou Frankaly Kéita était directeur de la production, il avait instauré le système de contrôle de carburant avec des mécanismes électroniques par lesquels le carburant reçu et consommé était connu. Ce qui évite les micmacs. Mais, ont-ils dit, quand Makan Tounkara est devenu ministre, tout cela a été jeté à l’eau alors que le projet a coûté des centaines de millions de FCFA.
Abdoulaye Diakité

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