Bon nombre de Maliens rencontrés à Bamako invitent le Roi du Maroc, Mohammed VI, qui débute mardi par le Mali une tournée africaine, à s’impliquer activement dans la crise qui secoue le nord de ce pays depuis fin 2011.
A Bamako, pavoisée des couleurs du Maroc et du Mali, la visite de quatre jours de Mohammed VI, après celle d’il y a six mois lors de l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keita, a déjà reçu un large écho et fait naître une lueur d’espoir chez les Maliens qui espèrent voir le souverain chérifien s’engager dans la résolution de la crise du nord-Mali.
Habillé d’un boubou "Ganila", téléphone portable bien collé à l’oreille, Ousmane Traoré est l’un de ces Maliens qui estiment que l’implication du royaume chérifien peut aider à mettre fin "à la crise au nord-Mali qui n’a que trop duré ».
« Je prie sincèrement Mohammed VI de s’impliquer activement dans la résolution de la crise que nous subissons au Nord. Je sais qu’il peut y parvenir car les Maliens de toute obédience confondue ont beaucoup d’estime pour lui. Bref, il est très écouté ici », souligne Traoré.
Pour lui, l’implication personnelle du Roi est, « plus qu’un vœu, une prière. Nous avons espoir qu’il entendra nos prières. Après tant d’années d’anomalie dans le Nord, il est temps que Mohammed VI nous aide à résoudre définitivement ce problème », ajoute Bacary Mané.
Il se dit certain que les groupes armés opérant au Nord-Mali « devraient faire un appel à la paix à Mohammed VI ». Bacary se dit d’ailleurs convaincu que cet épineux problème est la motivation principale du retour dans le pays de Mohammed VI en l’espace de six mois.
Ramata, elle, compte aller accueillir le Roi avec une banderole l’invitant à une implication pour un retour de la paix dans la partie nord du Mali qui lui est chère et qui l’a vue naître il y a de cela 50 années.
« La France et la communauté internationale, dit-elle, nous ont aidé à stopper l’offensive jihadiste dans le Nord, maintenant nous prions le Roi Mohammed VI de nous aider dans le règlement de la crise, ce qui doit passer par un dialogue inclusif », dit-elle, résumant le sentiment de bon nombre de Maliens.
Le Roi du Maroc débute ce mardi par le Mali une tournée africaine devant le conduire ensuite en Guinée.
