Le départ massif des bras valides vers les sites d’orpaillage, vide les champs, entretenus seulement par les femmes et les petits enfants
Les spécialistes sont unanimes à reconnaître que l’agriculture dépend de la combinaison d’un certain nombre de facteurs. Ainsi, la conjonction heureuse ou malencontreuse de ces facteurs peut aboutir à une récolte abondante ou à un déficit céréalier. Parmi les facteurs de production agricole, on relève, entre autres, la disponibilité dans le temps et l’espace de la pluie, des engrais et semences améliorées, la faible pression parasitaire, les entretiens culturaux, la récolte à temps, le stockage et la transformation.
Aussi sous nos latitudes, l’agriculture est beaucoup tributaire de la disponibilité de la main d’œuvre locale. Peu d’exploitations agricoles privées peuvent se targuer d’avoir un niveau d’équipements suffisants pour se passer du recours de la main d’œuvre locale. L’agriculture vivrière ou de rente « consomme » beaucoup de main d’œuvre locale indispensable pour assurer tous les travaux champêtres, la récolte et le stockage. Or, depuis quelques années, les zones de production agricole sont confrontées de plus en plus à l’absence de la main d’œuvre locale qui migre vers les sites d’orpaillage laissant les champs aux mains des parents, des femmes et petits enfants qui ne peuvent assurer correctement toutes les interventions.
Les responsables des structures d’encadrement agricole ont régulièrement attiré l’attention des autorités sur cet état de fait qui commence à prendre de l’ampleur. A mesure que le nombre des sites d’orpaillage augmente. La ruée des jeunes vers l’or a des conséquences fâcheuses sur la production agricole de façon générale et cotonnière en particulier. Ainsi, lors de la dernière tournée en janvier dernier du président directeur général de la holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), Kalfa Sanogo dans les filiales de sa structure, la problématique de la main d’œuvre locale pour assurer les travaux champêtres a été posée. Toutes les filiales y sont confrontées à divers degrés. Mais, ce sont surtout les zones de production cotonnière voisines des sites d’orpaillage traditionnel qui en souffrent le plus.... suite de l'article sur L’Essor