Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Indicateur Renouveau N° 1665 du 19/2/2014

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Nord-Mali : La communauté peule indignée par les rébellions touarègues
Publié le mercredi 19 fevrier 2014  |  L’Indicateur Renouveau


© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les Peuls, qui vivent au nord, disent avoir été victimes des multiples rébellions qui sont le fait des Touaregs, qui à leur tour, accusent les Peuls d’avoir assassiné 30 de leurs le 6 février. Un jeu de ping-pong.

Face aux accusations portées contre leur communauté, les Peuls sont montés au créneau le samedi 16 février au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse, pour accuser les Touaregs de leur avoir causé autant de dommages à travers les rébellions notamment de 1991 à 2012.

A travers une conférence de presse dont le thème était : « rébellions et communauté culturelle peule : préoccupations et pistes de solutions », le conférencier, l’ex-député de Ténenkou, Timoré Tioulenta, qui avait à ses côtés l’ancien ministre Amadou Cissé, a exposé les dommages causés à la communauté peule par le fait des rébellions touarègues depuis 1991.

Selon le conférencier, « la communauté culturelle peule est une grande victime des différentes rébellions à partir du nord. Les rébellions dont l’épicentre est Kidal (3e ville du Nord à dominance touarègue) sont venues gravement affecter cette fraternité historique, que les peules ont eue avec les autres communautés, qui n’avait jusque-là été perturbée que par des heurts sporadiques autour de pâturages et points d’eaux ».

Décompte macabre

« Pour la rébellion de 1990, en guise juste d’exemples suivant des enquêtes réalisées par des associations d’éleveurs : Ténenkou : 41 morts et 25 blessés, quelque 8668 bovins et 6776 ovins/caprins enlevés, 8 armes volées, 7 boutiques pillées, le tout pour une valeur estimée à plus de 1,4 milliard de F CFA ; Goundam : 10 morts, 9789 bovins, 2621 ovins/caprins et 10 chameaux enlevés ; Youwarou : 4 morts, 1503 bovins et 2120 ovins/caprins enlevés (les données des cercles de Diré, Koro, Djenné, Mopti et Niafunké sont disponibles). Et on tombe de Charybde en Scylla à l’idée qu’aucune des victimes et aucun ayant droit n’a encore été indemnisé malgré l’adoption et la promulgation d’une loi à cet effet », a expliqué le conférencier.

A en croire l’ex-député de Ténenkou, « entre-temps, tapis rouge sera déroulé pour des bandits armés : des grades et titres de leur choix, des affectations à l’endroit dans des services dorés de leur rang… ».

En ce qui concerne la rébellion de 2012, selon le conférencier, la communauté peule a été plus éprouvée que précédemment. « Les Peuls qui habitent dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti ont vécu les mêmes affres que les membres des autres groupes ethniques : imposition de principes dits islamiques d’intolérance, enlèvement de biens matériels, exactions de divers ordres sur les populations. Avec, cependant au chapitre des horreurs mémorables, l’assassinat du chef de village de Hombori, le 2 février 2012 et le massacre de 53 éleveurs, le 18 novembre 2013, à Tinahamma, dans le cercle d’Ansongo, près de la frontière avec le Niger (la liste des victimes est disponible) », a-t-il expliqué.

« L’extension de la rébellion au-delà de sa zone habituelle d’expression a porté des préjudices majeurs à la communauté peule. Ainsi, les cercles de Niafunké et de Douentza seront-ils occupés durant de longs mois, celui de Mopti vigoureusement secoué avec notamment l’attaque de la ville de Konna du 10 janvier 2013, ceux de Ténenkou et de Youwarou soumis à des exactions perpétuelles et désertés par les pouvoirs publics pendant de longs mois. Dans ces cercles à dominante culturelle peule, la rébellion perpétrera des crimes, causera des dommages majeurs : meurtres, tortures, saccage de bâtiments administratifs et de patrimoines culturels, enlèvement d’animaux, contrôle de conscience, fermeture de services sociaux de base… A Douentza qui a connu une double occupation (MNLA, puis Mujao), les malfaiteurs pousseront l’ubuesque jusqu’à l’enlèvement du corbillard de la ville au vol de tapis de sol et d’habits », a souligné le conférencier, Timoré Tioulenta.

Selon l’ex-député de Ténenkou, au – delà cependant de ces pratiques en partage dans les 4 régions du nord, et même au – delà, la conscience collective sera marquée par deux phénomènes inédits et d’une si grande gravité : le massacre de Doungoura où une vingtaine de passagers, ligotés, les yeux bandés, égorgés ou fusillés, drainés dans les profondeurs d’un puits. Il y a eu aussi l’annulation de la transhumance 2013.

Comme on le voit, les deux communautés qui cohabitent au nord du pays s’accusent de violences. Une partie de ping-pong.

Des pistes de solution définitive

Tabital Pulaaku, propose pour la réconciliation et pour la paix la mise en œuvre des axes ci-après : la sécurisation effective et permanente des zones frontalières, des espaces et axes sensibles ; le retour effectif de l’administration partout où elle est absente ; l’identification des auteurs des crimes et délits et leur jugement ; le recensement des victimes et l’indemnisation des préjudices subis ; l’implication de Tabital Pulaaku dans les structures officielles dédiées à la réconciliation ; l’organisation de rencontres intra et intercommunautaires pour la réconciliation et pour le vivre ensemble.

Aussi, l’association sollicite l’organisation de rencontres de pardon et de réconciliation ; l’organisation de la transhumance 2014 dans les meilleures conditions, en faisant par exemple accompagner les animaux par des forces de sécurité ; la prise en compte effective des zones anciennement occupées et affectées par la rébellion dans les projets et programmes de développement du Nord (promotion de l’éducation…) ; le creusement de points d’eau pastoraux dans la zone du Méma et tout au long des parcours de transhumance.

Abdoulaye Diakité

 Commentaires