Suite à la disparition spectaculaire de 14 détenus dans la prison centrale de Nouakchott, et conformément à sa mission fondamentale de défense des droits de l’homme, Amnesty International Mali a organisé la semaine dernière une conférence de presse. Cette rencontre avait pour but d’informer l’opinion nationale sur ces graves atteintes aux droits humains et les différentes actions entreprises par Amnesty International pour faire valoir le droit des ces détenus ou de leurs parents.
Obtenir la justice, la liberté et la dignité pour tous et mobiliser l’opinion publique pour un monde meilleur, que ce soit lors des conflits très médiatisés ou dans des endroits oubliés de la planète, tels sont les objectifs recherchés par Amnesty International. C’est dans cette logique que l’association, à travers sa représentation locale au Mali, œuvre inlassablement pour plus de transparence sur la disparition des 14 condamnés dans la prison centrale de Nouakchott le 23 mai 2011.
En résumant les faits, parmi ces 14 hommes, 4 avaient été condamnés à mort en 2010 (Khadim Ould Semane, Sidi Ould Sidna, Mohamed Ould Charnou et Maarouf Ould Haiba), 4 autres ont été condamnés à mort en 2011 (Mohamed Abdellahi Ould Mohamed Salem Ould Alnnednah, Mohamed Ould Abdou, Abderrahmane Ould Areda et Mohemed Ould Chbih) et les autres avaient bénéficié d’une condamnation à des peines de prison allant de 5 à 15 ans.
Tous ces 14 hommes, arrêtés et condamnés, étaient accusés de liens avec Al-Qaïda ou d’autres groupes armés ou de participation à des attentats terroristes. Aussi, six des 14 hommes avaient été soumis à la torture et d’autres mauvais traitements lors de leur détention en garde à vue.
Les délégués d’Amnesty International avaient pu rencontrer certains de ces hommes pendant qu’ils étaient à la prison centrale et dresser un bilan de leurs conditions de détention. Depuis le 23 mai 2011, ces 14 hommes ont été enlevés de la prison centrale de Nouakchott par des gendarmes et transférés vers une destination inconnue après avoir été reconnus coupables des accusations liées au terrorisme.
Leurs familles ont contacté les autorités pour obtenir des informations sur leur sort, mais aucune réponse n’a été donnée. Depuis lors le sujet ne cesse de susciter de multiples questionnements, d’où la volonté d’Amnesty International de faire la lumière sur le sort de ces hommes.
A noter que la Mauritanie est signataire de la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Et en tant qu’État-partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la Mauritanie a l’obligation de veiller à ce que les personnes soumises à la torture aient le droit de se plaindre aux autorités compétentes, conformément à l’article 13 de ladite Convention.
Amnesty International estime qu’aucune enquête n’a été menée sur ces allégations et suite aux plaintes déposées. Ce genre de situation, aux dires des conférenciers, est monnaie courante en Mauritanie. Pour preuve, l’actuel ambassadeur de Mauritanie accrédité au Mali avait subi la même situation.