La tension reste vive à l’Université des sciences techniques et des technologies de Bamako (USTTB). Le bras de fer entre l’Association malienne des médecins en spécialisation (AMMES) et le décanat de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie devient de plus en plus tendu. Après l’assemblée générale du lundi, s’est une autre, au CHU Gabriel Touré, le mardi qui voulait interpeller le rectorat face à la nécessité de leur problème. Elle a duré deux heures d’horloge.
La tension entre l’AMMES et la direction de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie semble avoir atteint son point culminant. Après l’assemblée générale du lundi s’est tenue une autre le mardi, dans l’enceinte du CHU Gabriel Touré.
Quatre points étaient à l’ordre du jour : le paiement des primes de garde pour les CES au regard de leur rôle dans les structures hospitalières, les frais d’inscriptions et pédagogiques, l’implication des CES dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire et la levée des sanctions à l’encontre de certains camarades.
Selon les manifestants, le gouvernement fait fi de leurs préoccupations. « Je ne comprends pas ce qui freine le processus. Le 21 octobre 2013, lorsque le mouvement a décidé d’aller en grève pour protester contre les conditions d’études et de travail, la partie gouvernementale a invité à table les belligérants. A l’issue des échanges, il a été convenu de la mise en place d’une commission composée des encadreurs des différents CES, du Syndicat national de la santé et de l’action sociale. Cette commission avait la lourde tâche d’œuvrer à la résolution des difficultés des CES de façon globale et durable », a déclaré le secrétaire à l’information, Florent Dakouo.
Avant de dire que les efforts de la commission ont permis au ministre d’intervenir à temps. « Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné a demandé aux encadreurs d’assurer la formation des CES avant que le décanat apporte le support de justification. Mais, l’administration fait la sourde oreille », a-t-il martelé.
Le secrétaire général des médecins CES, Drissa Sangaré, a remercié le ministre de la Santé pour le combat qu’il mène pour la formation continue. « Le ministère met à la disposition du décanat de la Faculté de médecine 300 000 F CFA par étudiant pour les frais de formation. Le problème, des deux années, est lié au fait que la DFM du ministère de la Santé exige que les sommes reçues soient justifiées. Faute de quoi, il ne pourra pas payer les frais de formation pour cette année. Le doyen Ibrahima Maïga n’a pas pu faire cela. Pis encore, M. Maïga et le chef de service pédiatrie, Pr. Toumani Sidibé, exigent que les étudiants s’acquittent de ces frais. Chose que nous n’allons jamais faire, même s’il faut que l’année soit blanche », a-t-il fulminé.
Il a dénoncé l’attitude passive du rectorat face à l’acuité de leur doléance. « La situation étant intacte, nous avons décidé de tirer la sonnette d’alarme pour interpeller le gouvernement à entreprendre des initiatives pour une résolution définitive de ses problèmes », a-t-il précisé.
Après les assemblées générales, une marche est prévue le vendredi prochain à Bamako. La marche partira du Jardin zoologique pour prendre fin à l’Assemblée nationale. A la fin de la manifestation, il est attendu une déclaration pour exiger l’adoption d’un statut des CES du Mali.