Dans le cadre de la réalisation de son projet d’appui aux initiatives du contrôle citoyen de l’action publique, financé par l’Ambassade du Royaume du Danemark, le Groupe de Suivi budgétaire (GSB), a présenté le 18 février 2014, les résultats de son étude sur l’utilisation des subventions accordées aux secteurs de l’agriculture, de l’eau, l’assainissement et l’électricité au titre des années 2010, 2011 et 2012.
« Cette étude dont les résultats sont présentés ce matin, vise à faire l’état des lieux de l’utilisation des subventions accordées aux secteurs agricole, eau, assainissement et électricité en 2010, 2011 et 2012 », a indiqué Souleymane Tiémoko Sangaré, Président du Groupe de suivi budgétaire. Dans sa présentation, Cheick Oumar Dembélé, le consultant qui a conduit l’étude, a indiqué d’entrée de jeu que l’équipe de recherche a été confrontée à l’insuffisance ou la non disponibilité des informations auprès des départements ministériels, notamment les Cellules de planifications et statistiques (CPS).
« Les courriers envoyés avec accusé de réception aux différents départements et partenaires techniques et financiers, n’ont pas fait l’objet de réponse. Cette situation a été très préjudiciable pour mener à bien notre étude », a-t-il ajouté. Mais, qu’à cela ne tienne, il a levé le voile sur les résultats obtenus. En ce qui concerne l’agriculture, il dira que de 2010 à 2012, le secteur du développement rural n’a pu mobiliser que 40% des financements acquis dont 29,4% pour la dotation budgétaire et 70,2% pour les financements extérieurs. Avant d’ajouter que 80% des projets et programmes sont sur financement extérieur, composé comme suit : 53% de prêts et 27% de subventions et 20% sur financement intérieur de l’Etat du Mali à travers le Budget spécial d’investissement. Quand au secteur de l’énergie, l’étude a révélé qu’il a bénéficié de financement cumulé de 50 565 millions de FCFA entre 2010 et 2012. « Le volume des financements a subit une augmentation de 221,7%. Suivant les informations reçues, les dotations de l’Etat représentent 99% dans le secteur de l’énergie, même si cette information doit être nuancée du fait de l’insuffisance du niveau d’information sur le secteur et du niveau d’implication des PTF dans l’économie du pays et plus particulièrement de celui du secteur de l’énergie », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne le secteur de l’assainissement, le consultant a indiqué que l’évolution du volume de financement acquis du secteur a subit une augmentation de plus de 94,2% entre 2010 et 2012. Par contre, il a estimé qu’en termes de crédit exécuté sur la période étudiée, le secteur n’a pu mobiliser que 42,8%. Les données reçues sur le secteur nous renseigne que la quasi-totalité des financements provient de l’extérieur avec les PTF comme : BAD, DANIDA, UNICEF, Lux Développement, SNV, World vision, water Aid, CTB. Et, le hic est que les enquêteurs n’ont pas pu avoir les données des PTF afin de mener une analyse plus poussée. Quand au secteur de l’eau, il dira que ce secteur a disposé d’un financement cumulé de 43,016 millions de FCFA entre 2010 et 2012. Pour la période de l’étude, le consultant dira que la part du financement extérieur représente 79,6% alors que la part du budget national dépasse à peine 20,4%. En guise de constats, le consultant a mis l’accent sur la faiblesse dans la capacité de mobilisation des financements acquis dû en partie à la lourdeur des procédures ainsi qu’à leur méconnaissance.
Il a aussi signalé la forte dépendance de l’extérieur dans les financements des secteurs agricole, assainissement, eau et énergie. Avant de dire que ceci explique la forte implication de l’extérieur dans l’élaboration de nos politiques de développement sectoriel. Face à de tels constats, il a formulé une demi-dizaine de recommandations, dont le renforcement des capacités des acteurs pour la mobilisation des financements acquis et la dynamisation des cellules de planification et de statistiques. Il a aussi demandé le renforcement de la communication au niveau des PTF.
Assane Koné