A moins d’une année de son élection à la magistrature suprême, le président IBK a commencé la traque des meurtriers en tenue militaire. Des meurtriers qui ont malheureusement fait partie des ex-putschistes de Kati. Déjà, on compte parmi les officiers tombés dans le guêpier les Généraux Sidi Alassane Touré, ancien directeur de la Sécurité d’État, Yamoussa Camara, ancien Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, et un certain Capitaine Tahirou Mariko. Ils ont tous été interpellés, puis incarcérés dans le cadre de la recherche des responsabilités dans l’assassinat de 21 bérets rouges, après l’échec de la tentative de contre coup d’état dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012.
Le chef des ex-putschistes Amadou Haya Sanogo, il faut le rappeler, était le premier à tomber dans les mailles de la justice implacable. Aucun crime ne restera impuni a eu à promettre le Président IBK au lendemain de son élection à la présidence de la République. L’arrestation puis l’incarcération de militaires supposés être impliqués dans les assassinats des 21 bérets rouges obéît à cette logique. IBK veut convaincre l’opinion que nul n’est au dessus de la loi. Mais cette opinion qui s’intéresse à ce dossier ne manque tout de même pas à se poser un certain nombre de questions. Voilà pourquoi IBK a pris le devant.
DEUX POIDS DEUX MESURES ?
Y aura t-il une justice sélective dans ce dossier ou alors fait-elle la preuve qu’elle n’est pas aveugle, en se gardant d’interpeler certains officiers que l’opinion soupçonne à tort et qui, en réalité, ne sont concernés ni de près ni de loin par le dossier? Assurément cette seconde thèse semble fort possible, nul ne pouvant accuser le président IBK de favoritisme ou de faire la politique de deux poids deux mesures dans ce dossier sensible.
En réalité, il est utile de souligner que le dossier dans lequel les officiers inculpés et mis sous mandat de dépôt n’est pas celui de “poursuites contre des militaires ayant perpetré un coup d’État”, les militaires concernés par un tel crime ayant bénéficié d’une amnistie. Les faits poursuivis devant la loi sont ceux ayant consisté à enlever, à séquestrer et à tuer 21 bérets rouges. Et là, le juge auditionnera qui doit l’être et inculpera qui doit l’être. C’est dire que d’aucuns pourraient être auditionnés, mais pas être inculpés. D’autres seront même inculpés, mais pas mis sous mandat de dépôt. C’est le juge d’nstruction qui apprécie. Alors, patience et évitons de danser plus vite que la musique.
Laya DIARRA