Négligence, incompétence, complicité…, les Niorois ne manquaient pas de mots durs pour exprimer leur colère suite à l’évasion des bandits de grand chemin du commissariat de police de Nioro. Quatre grands bandits tous originaires de Bamako spécialisés en cambriolage, vols à mains armées et vagabondage, arrêtés le vendredi 14 février dernier ont pu s’évader du commissariat de police dans la nuit du 15 au 16 février. Les circonstances de l’évasion restent floues. Car pas moins de 7 policiers étaient présents au moment où les bandits se faisaient la belle. Le commissariat de police de Nioro compte au total 77 policiers.
Il semble qu’après le renforcement de la sécurité dans la capitale, les bandits ont jeté leur dévolu sur les villes de l’intérieur dont Nioro du Sahel où depuis deux mois l’on enregistre des cas de vols de motos, de téléphones, des cambriolages de boutiques. Quand ils commettaient leurs forfaits, les bandits fuyaient généralement vers Bamako pour y écouler leurs butins. Ils seraient en complicité avec un groupe de receleurs résidants dans la capitale. Les engins volés étaient démontés et les pièces détachées écoulées.
Quatre individus avaient été appréhendés ; un avait réussi à s’échapper. Ce dernier, un natif de Nioro, aurait été aperçu à Youri à une trentaine de km de Nioro, fuyant vers Kayes.
Les quatre bandits avaient été arrêtés avec trois motos Jakarta, une moto Sanili et une somme de 250.000 Fcfa quand ils avaient tenté de s’enfuir en déviant le poste de contrôle.
La nouvelle de l’arrestation des présumés bandits avait déclenché des scènes de joie dans la population. Des curieux avaient même accouru au commissariat pour s’assurer qu’ils étaient bel et bien aux mains des policiers. Le sujet a alimenté les conversations sur les radios de proximité, dans les marchés, les rues et aux grins. Hélas, la joie n’a été que de courte durée. La nouvelle de l’évasion s’est vite répandue comme une trainée de poudre. Pour manifester son mécontentement la population a organisé lundi dernier, une marche pacifique. Plusieurs centaines de jeunes ont traversé la ville pour se rendre à la préfecture en scandant des slogans hostiles au "commissaire et son équipe".
Les manifestants ont aussi fait le siège du commissariat pendant une demi-heure avant d’apprendre que les malfaiteurs ont été retrouvés et appréhendés. Les policiers ont pris la précaution de garder les bandits au camp militaire El Hadj Omar Tall.
Les bandits ont été arrêtés à Diéma alors qu’ils tentaient de regagner Bamako à bord d’un véhicule de transport en commun. Les 4 présumés malfaiteurs sont Amadou Sanogo, Abdoulaye Cissé, Sékou Dembélé, Faboucoury Kamissoko.
Les gendarmes de Diéma les attendaient de pied ferme après avoir été alertés par les policiers de Nioro. Le maréchal de logis chef de la Brigade territoriale de Diéma, Boubacar Sanogo, explique comment les bandits ont été appréhendés. "Quand nous avons été informés, nous nous sommes rendus sur la route sur la Nioro. Au niveau de Bougoudré, à 22 km de Diéma, nous avons aperçu un véhicule. Les voleurs nous voyant venir de loin ont tenté de s’enfuir. Sur place nous avons attrapé deux, les deux autres ont eu le temps de prendre la fuite. Les populations sont sorties massivement pour nous prêter main forte. Des cavaliers se sont lancés aux trousses des bandits. C’est ainsi qu’ils ont été appréhendés et acheminés sur Diéma."
Le gendarme ajoute que le juge de paix à compétence étendue du cercle de Diéma, après avoir vu les malfrats, a procédé à leur remise aux éléments du commissariat de police de Nioro, venus les chercher. Il n’a pas manqué de saluer la collaboration des populations de Bougoudré dont la mobilisation a permis de mettre la main sur les bandits.
Source : Amap