Au temps du Comité militaire de libération nationale (CMLN), il y a même de l’apartheid aux cimetières. Un ancien chef de Gouvernement d’un régime d’exception du Mali a été conduit au charnier de Taoudéni et battu à mort dans les conditions inhumaines, uniquement parce qu’on avait trouvé un marabout chez lui.
Battu à mort parce que sa présence gênait le prince du jour et on l’avait taxé de putschiste alors qu’eux-mêmes sont des putschistes comme lui. Cet officier et ancien chef du gouvernement provisoire, après sa condamnation en 1971, a été envoyé au bagne de Taoudéni malgré son état hypertendu, il n’y avait que de l’eau salée. Cela est égal aux bérets rouges blessés qu’on a retirés de leurs lits pour aller les exécuter.
Il nous a été rapporté que lors d’une visite du doyen Amadou Hampâté Ba (paix à son âme) à Tombouctou, dans les années 1970 accompagné du ministre professeur Yaya Bagayogo (paix à son âme), que Hampâté Ba avait organisé une conférence au réfectoire du lycée franco-arabe de Tombouctou et avait dit au ministre Bagayogo, «qu’il soit son porte-parole auprès de son Gouvernement».
«Quand un Roi tue tous ses vassaux, il finira par être gardien de cimetière». La suite est connue. Moussa Traoré a éliminé tous ses amis du 19 novembre 1968, il est resté seul à bord de son bateau et mis aux arrêts le 26 mars 1991. On peut arrêter un homme, on peut rendre la justice sans humiliation.