Débutée hier, et comme il fallait s’y attendre, la grève a été un fiasco, car les services sanitaires ont travaillé et continuent de travailler en plein régime. A l’Hôpital Gabriel Touré où nous nous sommes rendus hier, à part le Dr. Lanseny Bengagly et certains membres de son bureau, tout le personnel était à son poste. Preuve que le mot d’ordre de grève n’a finalement pas été observé par les agents de santé.
La paralysie tant souhaitée par Lanseny Bengaly, secrétaire général du comité SnsaspfF du Gabriel Touré et ses compagnons, suite à l’action de grève qu’ils ont entamé hier, et qui se poursuit aujourd’hui, n’aura finalement pas eu lieu. Diverses raisons sont évoquées par les agents de santé qui ont préféré boycotter ce mot d’ordre de grève pour motiver leur choix de continuer à servir les usagers de nos structures sanitaires. Si l’absence de motif valable à ce mot d’ordre de grève, comme évoquée dans les colonnes de “Le Soir de Bamako”dans sa livraison du lundi dernier, avait amené nombre d’agents de santé à se désolidariser de cette action syndicale visant à faire pression sur le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné, afin qu’il annule la décision de mutation de Dr Lanseny Bengaly, la mise en place d’une commission de conciliation a fini par faire désavouer les initiateurs de la grève.
Pour rappel, trois syndicats (SnsaspfF-Synacam- Symema), sur instigation du Dr Lanseny Bengaly, ont déposé un préavis de grève de 48 heures pour protester contre la mutation de ce dernier de l’hôpital Gabriel Touré à la Direction de la Pharmacie et du Médicament (Dpm). Un préavis de grève qui a suscité pas mal de remous chez les agents de santé, d’aucuns pensant qu’il n’y avait pas lieu d’observer une grève pour un rien du tout, et d’autres ayant tout de suite affirmé qu’ils ne mèneront aucun combat aux dessous inavoués. N’empêche qu’une grève, même pour quelques heures, dans un secteur aussi sensible que la santé, pourrait avoir des conséquences fâcheuses. C’est purquoi une commission de conciliation fut aussitôt mise en place pour négocier avec les syndicalistes.
La goutte d’eau qui a fait déverser le vase fut le refus des syndicalistes de collaborer avec cette commission de conciliation. Un refus qui a fini par conforter les agents de santé opposés à ladite grève, ainsi que ceux qui doutaient encore entre l’observer ou ne pas l’observer. Tous auront alors compris que les vraies raisons de cette grève se trouveraient ailleurs. D’autant que la commission de conciliation avait proposé des pistes de solution, lesquelles ont été systématiquement rejetées par Lanseny Bengaly et compagnons.
Débutée hier, et comme il fallait s’y attendre, la grève a été un fiasco, car les services sanitaires ont travaillé et continuent de travailler en plein régime. A l’Hôpital Gabriel Touré où nous nous sommes rendus hier, à part le Dr. Lanseny Bengagly et certains membres de son bureau, tout le personnel était à son poste. Preuve que le mot d’ordre de grève n’a finalement pas été observé par les agents de santé. Ce qui est à encourager, les syndiqués ne devant pas suivre les syndicats dans toutes leurs actions comme des moutons de panurge, sans peser le pour et le contre, et surtout sans chercher à savoir si ces actions sont réellement motivées.
Une leçon certainement pour le Dr Lanseny Bengaly et ses fidèles lieutenants, mais aussi pour l’ensemble des responsables syndicaux du Mali. Oui aux mouvements de grève justifiés ! Non à la manipulation syndicale à des fins personnelles!
Assane Sy DOLO
