Dans son rapport de 2012, le Vérificateur général du Mali, a mis le doigt accusateur sur des comportements anomiques adoptés par certains gestionnaires des affaires publiques, entrainant au détriment de l’Etat une perte financière de 49,39 milliards de FCFA dont 15% représente la fraude et 85% due à la mauvaise gestion. C’est pour mettre le Mali a l’abri de telles préoccupations que le Mouvement international pour la renaissance d’une Afrique unie (MIRAU), avec un financement de l’Ambassade du Royaume du Danemark, a initié un projet de plaidoyer appelé « Renforcement de redevabilité sociale ».
Dans le cadre de ce projet qui vise la promotion d’une politique de redevabilité des gouvernants vis-à-vis des citoyens, le MIRAU a organisé le 24 février 2014, à la Maison de la femme et de l’enfant de Daoudabougou, un débat public sur le processus de redevabilité des élus nationaux, locaux et de l’administration publique.
Avant de donner la parole a Mamadou Kanté, consultant, pour qu’il entretienne l’auditoire sur le processus de rédevabilité des élus nationaux, locaux et de l’administration publique, Moussa Coulibaly, Président du MIRAU, a estimé qu’il n’est pas du tout aisé de demander des comptes aux détenteurs de pouvoirs. « Certains gouvernants en autoritarisme et voient de mauvais œil toute réclamation de la part des citoyens », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le présent débat public s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet de renforcement de la redevabilité sociale.
« Pour qu’un processus de redevabilite sociale devienne efficace, il est important que tous les acteurs s’arment de nouveaux outils de travail pour des actions qui favorisent la redevabilitee sociale : le devoir de rendre compte et le devoir de demander des comptes », a indiqué Dr Mamadou Kanté, consultant. Selon lui, l’Assemblée nationale joue un rôle constitutionnel de contrôle de l’action gouvernementale et est habilité à traduire dans des propositions de loi les intérêts des constituants dans le contrôle. Il dira que les services techniques de contrôle de l’Etat, quand à eux, doivent contrôler et rendre compte à la hiérarchie.
En ce qui concerne les organisations de la société civile, il a estimé qu’elles ont un rôle de veille et d’alerte sur les activités des différents corps de l’Etat. Il s’est aussi étendu sur le rôle du bureau du vérificateur général et de la section des comptes. Mais le plus important est que le consultant a terminé son exposé par une série de recommandations. Il a demandé de mettre des ressources dans le contrôle de performance des résultats des gestionnaires de la fonction publique et l’évaluation des politiques publiques. Il a demandé le leadership de l’Assemblée nationale pour faire participer les citoyens dans tout le processus de gestion publique.
Assane Koné