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Edito : Bienvenue, Capitaine Dioncounda
Publié le jeudi 26 juillet 2012   |  Le Républicain


Dioncounda
© Autre presse
Dioncounda Traoré
Président intérimaire du Mali


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C’est demain qu’après deux mois d’absence, le président de la transition revient au pays. Pari perdu donc pour ceux qui excluaient son retour après l’agression du 21 mai. Au demeurant, ses agresseurs lui auront fait mal et très mal. Mais ils auront encore fait plus mal à l’image d’un pays trimballé qui alterne séquences d’espoir -par exemple, l’amorce de retour à l’ordre constitutionnel deux semaines après le putsch du 22 mars- et pointes d’inquiétudes. Au nombre de celles-ci : la discorde dans tous les segments y compris l’armée, les entorses récurrentes aux droits constitutionnels, les cures d’auto-radicalisations des acteurs.

Qu’il reprenne la direction de Bamako veut simplement dire que Dioncounda Traoré qui rejette toute idée d’être protégé par des forces autres que maliennes a choisi le parti du courage, du sacrifice et de la patrie. C’est plus que louable et la seule signification du geste du président revenant sur les lieux du crime dont il fut l’objet vaut tous les discours patriotiques. Puisse ce geste nous parler et nous faire prendre conscience, de quelque bord que nous soyons, des risques que nous prenons avec un pays dont la résilience est désormais comptée, à force d’être maltraité par ses propres enfants. Il n’y a pas de mystère : le président retourne pour tenter de tenir ferme le gouvernail du navire en perdition avec pour première tâche de former un gouvernement d’union nationale, en somme l’équipage du salut puisque nous sommes au creux de la vague.

Depuis janvier le Nord est occupé et depuis la formation en avril dernier du premier gouvernement de la transition, les regards sont tournés vers nos régions annexées. Il a été reproché au gouvernement sortant de n’avoir pu rétablir l’intégrité territoriale du pays. Le même reproche sera fait à l’équipe entrante quatre vingt dix jours après sa prise de fonction si les occupants dictent leur loi à Gao, Tombouctou, Kidal et Douentza dont l’armée et l’administration sont parties.

La conduite du processus électoral devra également être plus mesurable et plus visible. C’est seulement à ces deux conditions qu’il valait la peine de réparer l’erreur d’avoir exclu des compétences nationales au seul motif qu’elles sont partisanes. Le gouvernement est d’abord l’affaire des politiques. Et comme ont tendance à le schématiser certains, dire que politique est synonyme de magouilles a de quoi faire désespérer. Il appartient à la classe politique de prouver qu’elle est à la fois porteuse de compétences et de valeurs. Sinon elle aura fait prendre au capitaine du navire le risque de trop.

Adam Thiam

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