Si les bonnes volontés semblent être au rendez-vous pour apporter vivres et médicaments aux populations des trois régions, otages des différents groupes armés qui contrôlent ces localités, ce n’est pas le cas pour le bétail qui constitue, à n’en pas douter, une ressource très importante dans ces régions. Dans les régions de Gao, Kidal et Tessalit, une grande majorité de familles vivent de l’élevage. La crise actuelle, l’isolement de la zone, une mauvaise saison de pluies et la menace d’une invasion acridienne viennent compliquer fortement une situation déjà précaire.
Dans un reportage diffusé récemment sur les antennes de RFI, éleveurs et services vétérinaires laissent entendre leur désarroi. Dans son campement, Mohamed, éleveur de 42 ans n’arrive plus à faire face. Son bétail est en grande souffrance. « Les animaux ont commencé à mettre bas, ils n’ont pas de pâturage. Les aliments pour bétail sont excessivement chers et même pas disponibles sur le marché. Les éleveurs ils ont tellement de problèmes pour essayer de sauver quelques veaux, quelques chamelons et quelques cabris. Depuis les années 90, on n’a jamais connu une situation de ce genre. Vraiment ça ne va pas ».
Idoual est l’un des rares vétérinaires à être restés sur place. Sans aide, sans compléments alimentaires, sans médicaments, il est désespéré. « Les animaux sont très faibles actuellement. Certains n’arrivent même plus à se déplacer. Ils pnt des problèmes pour boire, pour manger tout ça et c’est la mort qui s’en suit. J’ai vu certains qui payaient du lait en poudre pour nourrir les veaux. Parce que les vaches n’y parvenaient plus. Plus de pâturage pour qu’elles puissent allaiter les nouveaux nés.
Un autre problème vient compliquer le quotidien des éleveurs à l’instar de Mohamed. Des nuages de criquets envahissent la région et menace directement les bêtes. « Il y a même des criquets qui sont en train de sillonner là où il y a les petites verdures. Ça nous effraye encore une fois de plus. Ce qui est très dangereux, c’est également les excréments que ces bestioles laissent derrière elles sur les herbes ou la terre. Des avortements s’en suivent chez les animaux qui y broutent ».
Malgré l’arrivée tardive de la pluie, la végétation a suffisamment germé cette année. Mais ces pluies ont complètement paralysé les pistes et isolé un peu plus la région.