PARIS - Le président intérimaire du Mali, Dioncounda
Traoré, prévoit de regagner vendredi Bamako après deux mois passés à Paris
pour se faire soigner d`une attaque perpétrée par des manifestants hostiles,
a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
"Il a laissé entendre qu`il souhaitait regagner Bamako demain" vendredi, a
indiqué une de ces sources, en assurant qu`il ne prévoyait pas ce retour sous
la pression internationale, mais qu`il entendait "assurer ses responsabilités".
L`avion qui doit ramener le président Traoré dans son pays a quitté Bamako
pour Paris jeudi-après-midi, a appris l`AFP de source aéroportuaire malienne,
mais son retour n`a pas encore été officiellement annoncé par le gouvernement
du Premier ministre Cheick Modibo Diarra.
Un ministre malien qui n`a pas voulu être nommé a cependant déclaré à l`AFP
que Dioncounda Traoré était "prochainement" attendu à Bamako.
M. Traoré, attaqué et grièvement blessé le 21 mai dans ses bureaux près de
Bamako par une foule de manifestants hostiles, a été soigné depuis à Paris.
Plusieurs pays africains avaient récemment sommé les autorités intérimaires
maliennes de constituer un "gouvernement d`union nationale", faute de quoi le
Mali serait suspendu des instances régionales.
Ils avaient aussi "exhorté" le président Traoré à demander "sans délai" à
la Cédéao et l`ONU l`envoi d`une force africaine au Mali.
Début juillet, l`absence de Dioncounda Traoré, comme celle de son Premier
ministre, d`un sommet ouest-africain à Ouagadougou sur la crise au Mali avait
été vivement critiquée.
Au Mali, les autorités de transition avaient été mises en place en avril,
moins d`un mois après un coup d`Etat qui avait renversé le 22 mars le
président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du pays aux mains
de groupes armés islamistes proches d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les putschistes ont remis le pouvoir après un accord signé le 6 avril avec
la Cédéao, qui prévoyait la formation d`un gouvernement de large union.
Dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les ex-putschistes restent
influents à Bamako.