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Mali: Cheick Modibo Diarra acculé à la démission
Publié le vendredi 27 juillet 2012   |  lanouvelleexpression


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© AFP par AHMED OUOBA
Le Premier ministre par intérim Cheikh Modibo Diarra, reçu par le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré


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Le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (Fdr) qui s'était opposé au coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali a réclamé mardi la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et de son gouvernement.

Constitué de 40 partis politiques et d’une centaine d'organisations de la société civile les plus importants du Mali, le front formé après le coup d'Etat militaire du 22 mars dernier a réclamé mardi la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et de son gouvernement. Dans un communiqué, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (Fdr ) affirme que «trois mois après sa formation, le gouvernement de transition dirigé par Cheick Modibo Diarra ne fait que s'enliser dans l'incompétence et l'amateurisme et le Mali continue de s'enfoncer» dans la crise. Le Fdr, le Premier ministre et l’ensemble de son gouvernement doivent tirer les conséquences et «démissionner en vue de faciliter les consultations pour la mise en place d'un nouveau Premier ministre et d'un gouvernement d'union nationale».

Plan d’actions sans vision stratégique

Modibo Diarra avait promis le 16 juillet dernier un «cadre consultatif comprenant toutes les forces vives». Pour former jusqu’au 31 juillet, sous peine de sanction, un gouvernement d'union nationale tel que l’avait exigée par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Modibo Diarra avait d’ailleurs présenté le lendemain au médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, le président burkinabé Blaise Compaoré, une « feuille de route » pour sortir son pays de la crise. Pour le Fdr, cette « feuille de route » est « un plan d'actions sans aucune vision politique et stratégique, et sans chronogramme ni délai précis, manifestement concocté sous la pression des événements et dans lequel les priorités brûlantes de la Nation ne sont guère mises en évidence».

Selon le Fdr, M. Diarra n'a « aucune stratégie pour libérer, par la guerre ou par la négociation», le nord du Mali, qui représente plus de la moitié du territoire occupé depuis quatre mois par les groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce Front estime que le Premier ministre malien fait preuve d’incapacité par sa réticence «à demander le concours de la communauté internationale pour sortir le pays de cette tragique situation». La Cédéao s’était déjà dit prête à envoyer une force de quelques 3.000 hommes au Mali, mais attend une demande formelle des autorités de transition de Bamako d’une part et souhaite d’autre part disposer d'un mandat officiel de l'Onu qui examine le dossier. Le Fdr accuse le gouvernement d’avoir été « incapable d'assurer la protection du président de la République sauvagement attaqué le 21 mai dans ses bureaux » à Bamako

Le Fdr a surtout indiqué que le gouvernement s’est montré « incapable de conduire une enquête sérieuse sur cette odieuse agression ». Le président de la République par intérim Dioncounda Traoré est depuis plusieurs semaines en convalescence à Paris et n’avait pas pris part au sommet de la Cédéao dont l’objectif était de renforcer les institutions de transition, pour enfin affronter la crise dans le Nord, Modibo Diarra aussi. Le Fdr a aussi dénoncé de graves violations des droits de l'homme, des arrestations arbitraires, des détentions illégales. Ainsi que « des tortures abominables (...), des allégations d'exécutions sommaires (qui) ne font l'objet de la moindre attention du gouvernement ou d'enquêtes indépendantes dans le simple respect de la loi ».

Inaction et incapacité à conduire la transition

L'inaction du gouvernement face à ces graves atteintes aux droits et libertés individuelles et collectives est perçue par le Fdr comme une manière d’encourager l'impunité et la persistance de ces actes criminels. Le reproche est aussi fait à Cheick Modibo Diarra de n’avoir pas engagé les préparatifs en vue d'élections générales théoriquement prévues en avril 2013, un an après la période de transition. Le Fdr a jugé négatif le bilan du gouvernement malien et émis «de sérieux doutes quant à la capacité de ce Premier ministre et de ce gouvernement à conduire la transition».

En poste depuis le 24 avril 2012, Modibo Diarra est la cible des critiques qui fusent de toutes parts, y compris à l'étranger où le Mali dispose d’une importante diaspora. Les dirigeants de la Cédéao avaient invité les «forces vives» à faire des propositions au président malien par intérim «en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d'un gouvernement d'union nationale», chargé d'appliquer une feuille de route de sortie de crise. Selon Afp, une source proche de ce sommet de la Cédéao avait indiqué que «la Cédéao ne reconnaîtra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales» si ce délai n'est pas respecté.

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