L’émission de télé-réalité Case Saramaya est déjà à sa quatrième édition. Si l’initiative a pour but de promouvoir la beauté malienne, le talent de nos stylistes et autres créateurs de mode, l’édition de cette année a aussi révélé le niveau médiocre de notre système éducatif avec des écuries qui se sont distinguées par leur inculture. Commencée avec 200 filles en lice, il ne reste plus que 12 après les castings de présélection.
Nous avons rencontré Pape Wane pour un entretien au cours duquel, il nous a fait part de sa grande surprise au regard de l’ampleur que la polémique a prise. Il a également mis en relief la responsabilité de l’Etat et de tous les acteurs du système éducatif et la motivation de sa structure qui consiste à encourager les stylistes et les créateurs anonymes de notre pays.
Pour Pape Wane, Case Saramaya est née des cendres de Case Sanga, le premier concept de téléréalité de la chaîne de télévision Africable en 2007. C’est au regard de la qualité du travail des stylistes et autres créateurs de mode, que les organisateurs ont décidé de promouvoir les créateurs de mode et les promoteurs de salons de coiffure. C’est dans cette optique qu’a été initiée Case Saramaya. Celle de cette année a fait couler beaucoup d’encre et les organisateurs se posent encore des questions.
Pape Wane, le co-directeur de Fanaday Entertainment qu’on a approché, s’est dit surpris de voir l’ampleur de la polémique. Une polémique qui a écorché la sensibilité des intellectuelles et étalé l’inculture de certaines écuries lors des castings. Enfin, une polémique qui, selon lui, a été accentuée par l’explosion des réseaux sociaux en particulier youtube. Il a tenu à élucider la situation et à dégager la responsabilité de sa structure : «ce n’est absolument pas un fait délibéré de notre structure et nous ignorons l’identité de celui qui a mis la vidéo sur youtube».
Pour Pape Wane, c’est une polémique qui révèle malheureusement la triste réalité de notre système éducatif. Pour lui, Case Saramaya, même si cela n’est pas sa vocation, a donné un sujet de réflexion. Lequel interpelle tous les acteurs du système éducatif malien. Si, autrefois, les études se faisaient dans une concurrence positive, souligne-t-il, aujourd’hui, il apparaît que l’école a perdu en noblesse dans notre pays et les acteurs ont démissionné.
«Nous n’avons pas attendu Case Saramaya pour savoir que le niveau de notre école est assez bas. C’est une triste réalité qui est apparue. L’avantage de ce casting a été qu’un sujet épineux sur le développement de la nation a été mis au devant de la scène. Maintenant, il s’agit de s’investir afin que la maladie puisse être soignée. Nous ne pouvons pas nous substituer aux autorités chargées de l’éducation. Je ne peux pas non plus me réjouir de la situation dans laquelle notre système éducatif se trouve. Elle interpelle tous et l’Etat doit être accompagné», nous a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, selon M. Wane, «nous sommes à l’ère de l’excellence et de la compétitivité. Seuls les excellents auront leur place sur le marché de l’emploi». Il se réjouit par contre d’avoir contribué à travers Case métiers, une autre émission de téléréalité, à l’embauche d’un certain nombre de jeunes alors chômeurs. Pour le co-directeur de Fanaday Entertainment, Pape Wane, Case Saramaya ne consiste pas seulement à faire la promotion de la beauté physique de nos sœurs, «elle a aussi pour vocation de détecter en ces jeunes filles la beauté intellectuelle et morale». Avant d’ajouter que c’est la conjugaison de ces beautés qui font d’une femme, une épouse exemplaire, une mère et un cadre responsable.
À noter que Fanaday Entertainment est fournisseur de programmes de télévision. Il est installé au Mali depuis cinq ans (mai 2007).