« La Coalition de lutte contre l’esclavage par ascendance décide de décréter l’année 2014 année de l’action pour la criminalisation de la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali ». La déclaration a été faite par Mme Keita Fatoumata Sissoko, Présidente de la coalition de la société civile malienne de lutte contre l’esclavage par ascendance, le 25 février 2014, lors de sa réunion trimestrielle.
Les autorités maliennes ne veulent pas reconnaitre officiellement l’existence de la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali. Malgré cette politique de l’autruche pratiquée par l’Etat malienne, force est de constater que dans plusieurs zones du pays, notamment dans les régions au nord du Mali, la pratique de l’esclavage est toujours d’actualité. Selon des experts de la question touareg, la problématique de l’esclavage au Mali, pourrait expliquer dans une grande mesure les rebellions récurrentes. Pour la simple raison que la minorité touareg blanche, dans le contexte de la démocratie et de la décentralisation a tendance à perdre son hégémonie sur la grande majorité de Touaregs noirs, communément appelés les « bellahs ».
La Présidente de la coalition de la société civile de lutte contre l’esclavage n’est pas passée par quatre chemins pour dénoncer l’esclavage qu’elle a présenté comme un crime. Avant de dire que l’année 2014 au Mali sera consacrée par son organisation pour se battre pour la loi criminalisant cette pratique ignoble, qui viole au quotidien la constitution malienne qui a prescrit l’égalité en droits et en devoirs pour tous les citoyens. « L’Etat est là pour tous les citoyens. Il doit défendre les droits de tous les maliens. Donc, il n’y a pas de raison que l’Etat malien continue à fermer le yeux sur le fléau de l’esclavage qui ronge la vie sociale dans une grande partie du pays », a-t-elle déclaré.
Avant d’ajouter que les maliens sont libres et égaux en droit. Pour cela, elle invite l’Etat malien à ouvrir les yeux et à admettre la réalité pour mettre fin à la pratique de l’esclavage. « La démocratie et le respect des droits de l’homme au Mali n’ont aucun sens lorsque des citoyens maliens appartiennent à d’autres », a-t-elle estimé.
Et, pour faire entendre cette vérité absolue aux autorités maliennes, la Coalition de la société civile malienne de lutte contre l’esclavage par ascendance a décidé de planifier une série de réunions de plaidoyer auprès de certains acteurs comme : Assemblée nationale, Haut conseil des collectivités, ministère de la justice, le Médiateur de la République. « Si nous sommes bien écoutés par les autorités que nous projetons de rencontrer, il n’y a pas de raison que nous mobilisions la population pour descendre dans la rue », a-t-elle estimé.
Assane Koné