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Nouvelle épreuve de force : Cheick Modibo l’emportera-t-il sur Dioncounda ?
Publié le lundi 30 juillet 2012   |  Le Procès Verbal


Cloture
© aBamako.com par as
Cloture de la Semaine nationale du patrimoine culturel: "Des richesses adaptées aux reglementS des conflits"
20 juillet 2012. Bamako. CICB. Cérémonie placee sous la présidence du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Semaine nationale du patrimoine culturel s`est tenue du 16 au 20 juillet 2012.Premier ministre Cheick Modibo Diarra


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Dans une interview télévisée à l’ORTM et à Africable, le premier ministre de la transition n’y est pas allé par quatre chemins. Il annonce qu’il ne démissionnera pas de son poste puisque, selon lui, le président Dioncounda Traoré n’a pas pouvoir de recevoir cette démission. Pour qui sait l’effervescence que traverse la scène politique malienne, cette déclaration du chef du gouvernement pourrait provoquer des remous.

Cheick Modibo (GD) et Dioncounda Traoré

En effet, le Premier ministre jette une sorte de discrédit sur le président de la transition et le réduit, sans précautions diplomatiques, au rang d’inaugurateur de chrysanthèmes. Pour un homme qui revient d’une bastonnade, la charge est plutôt sévère. D’autant que l’interprétation que Cheick Modibo fait de ses « pleins pouvoirs » et de son inamovibilité est contredite par les partis membres du FDR qui font valoir qu’étant nommé par décret du président de la transition, le Premier ministre, par parallélisme des formes, peut être démis par le même décret.

Question: si Cheick Modibo Diarra ne peut être démis par le président de la transition, qui donc pourra le démettre? En tout cas, pas la CEDEAO qui l’a peut-être choisi mais pas nommé au sens légal du mot.

Seconde question: si le président de la transition décide de passer outre à l’interprétation du Premier ministre et de le démettre, aura-t-il les moyens de faire exécuter sa décision ? Rien n’est moins sûr. En effet, Dioncounda est fragilisé par le fait que les Maliens ne font pas la différence entre un président par intérim (par essence aux pouvoirs faibles) et un président de la transition (véritable président mais sans assise constitutionnelle). On continue donc à croire, dans l’opinion, que Dioncounda doit se contenter de présider et qu’il revient au Premier ministre de gouverner.

Dioncounda est aussi fragilisé par sa non-maîtrise de la force publique. La junte militaire, commandée par le capitaine Sanogo, ne reconnaît son pouvoir que du bout des lèvres. Quant aux forces de l’ordre qu’il pourrait songer à utiliser pour faire évacuer le Premier ministre de ses bureaux, elles sont rattachées au Premier ministre lui-même! Enfin, l’Assemblée nationale, à qui on reproche de s’être auto-réconduite par une loi, n’a pas pouvoir de voter une motion de censure contre Cheick Modibo Diarra, lequel, du haut de ses « pleins pouvoirs », a jusque-là refusé de répondre à l’interpellation des députés au sujet de l’agression du présdident Dioncounda.

Voilà pour l’aspect institutionnel. Que dire du rapport de forces politique ? Les Maliens ont remarqué que les forces qui occupent le plus le terrain politique sont issues de la COPAM (proche de la junte), et non du FDR (le front anti-putsch). Cette suprématie des forces pro-putsch s’est manifestée par l’agression du président de la transition sans que le FDR administre la riposte populaire que pouvait laisser présager sa majorité à l’assemblée nationale. Le FDR s’est, en vérité, contenté de hauts cris et de gesticulations qui n’ont pu empêcher les forces anti-Dioncounda de poursuivre leur fameuse Convention nationale ni d’en projeter une nouvelle. Comment croire, dans ces conditions, que Dioncounda puisse l’emporter sur un Premier ministre qui tient ses pouvoirs davantage de la junte que du décret présidentiel qui l’a nommé ?

Les prochains jours nous édifieront sur l’issue du rapport des forces qui s’engage. Il pourrait, une fois de plus, inciter la CEDEAO à s’immiscer dans les affaires intérieures maliennes puisqu’entre nous, Maliens, nous n’arrivons pas à régler nos litiges. Le Premier ministre avait donc raison de sangloter en disant: « Il suffit de jeter deux Maliens dans une pièce pour qu’ils se jettent l’un sur l’autre! ».





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