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Cheick Modibo Darra : Le relèvement
Publié le lundi 30 juillet 2012   |  Les Echos




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Manifestement, au vu de ce qui se fait dans le pays et à la tête du gouvernement, son chef, qui avait pourtant bénéficié d’une tonne de préjugés favorables, démontre chaque jour qu’il n’est pas à la hauteur et doit être, soit remercié, soit utilisé autrement.
Le passage de Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra à la Primature, loin de convaincre, sème désormais le doute sur les capacités réelles des éminences grises de la diaspora à s’impliquer positivement dans les affaires politiques du pays en vue de leur trouver une solution.
Pour autant l’homme ne semble pas foncièrement mauvais par les multiples preuves qu’il a données ailleurs et que beaucoup de ses détracteurs aujourd’hui seraient bien incapables de fournir. Seulement dans l’exercice de ses fonctions dont il ne mesure pas toute la noblesse, il apparaît comme plombé par la volonté de restaurer l’ordre ancien et de narguer l’ère démocratique que peut-être il accuse de tous les maux d’Israël pour avoir fait chavirer le navire du beau-père.
Il est vrai que dans la meute de ceux qui réclament sa tête figurent des gens, des hommes politiques qui, dix ans durant, se signalèrent par leurs accointances dangereuses avec le régime déchu qui leur a servi de strapontin dans l’enrichissement illicite. Mais faisant plus partie de l’équipage que tenant fermement le gouvernail, par les manières extrêmement polies avec lesquelles il va prendre ses leçons à Kati, le Premier ministre apparaît de plus en plus comme un homme qui doit être sous ordre, un bon exécutant en somme, alors que son rôle est celui d’un vrai chef d’équipe, un expert appelé à prendre les décisions les plus graves qui s’imposent, quitte à s’exposer à l’impopularité.
Dans les rues de Bamako et de certaines villes de l’intérieur, les gens ne cachent pas leur déception de le voir maintenir en vie le CNRDRE alors que la Cédéao a formellement donné l’ordre de le dissoudre. Il l’aurait fait qu’il aurait eu le soutien de tout le peuple, tellement les gens ont le rejet du coup d’Etat qui ramène le pays vingt ans en arrière avant de le mettre sous terre comme c’est le cas actuellement du Mali.
En tenant compte du fait qu’il n’est quand même pas n’importe qui, et que la Cédéao s’est malgré tout renseignée sur lui avant de l’imposer à notre peuple, on serait tenté de suggérer de le faire quitter seulement la Primature mais de le garder dans le gouvernement à un poste honorable en concordance avec son rang et ses compétences.
Si dans ce cas de figure, il était tenté de faire de la résistance comme le lui font croire certains de ses partisans qui ne songent qu’à leur propre beurre, la sagesse commanderait alors de s’en séparer pour la raison pure et simple qu’il ne serait pas souhaitable de laisser aller à vau-l’eau tout un pays au nom de la sauvegarde des intérêts d’une infime minorité, d’un clan pour tout dire.
Le miraculé et le savant
En raison de ce qui précède, pour raisonnables que soient les exigences d’une partie de la classe politique qui ne souhaite que le départ de l’actuel Premier ministre pour incompétence et tentative de restauration, on fera valoir que dans une affaire aussi grave que celle-ci, il y a lieu de ménager la chèvre et le chou et, comme l’a écrit un confrère au début de la semaine dernière, d’éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Le retour au bercail du chef de l’Etat le vendredi 27 juillet permettra certainement de circonscrire tous les extrémismes possibles. Celui-ci, derrière les apparences, plus politique et ayant le sens de la mesure plus que la moitié de ses camarades de l’appareil, saura maîtriser la situation d’autant plus facilement que la plupart de ceux qui dénoncent le baudet sont ses compagnons de lutte politique, soit de la veille, soit du lendemain.
Il faut s’attendre dans les jours à venir à un apaisement dans la mesure où à coup sûr, le président de la République se donnera les moyens de les raisonner et de les emmener à accepter les compromis susceptibles de nous faire progresser au lieu de patauger comme on l’a fait jusqu’à ce jour.
Du chef de l’Etat il est également attendu de ne pas l’être seulement pour amuser la galerie, pour être un président à deux sous, mais un vrai qui sait qu’il a été tabassé pour ce peuple et que plus grave que ça ne peut plus arriver. De façon plus précise, l’exigence, pour lui, serait de se convaincre qu’il n’a ni demandé à être le président de l’Adéma, ni celui de l’Assemblée nationale, encore moins la place qu’il occupe aujourd’hui.
S’il est là, c’est peut-être que le sort a voulu cela parce que certains ont tué pour être à sa place et ils ne sont même pas arrivés à la moitié du parcours qu’il a fait. Les analystes parleraient de prédestination qu’ils auraient raison tellement son parcours fut atypique, lui qui a tout eu sans rien demander.
Pour toutes ces raisons, la peur ne doit plus l’habiter et il faut qu’il sache qu’il est l’homme de la situation, le miraculeux qui est appelé à réussir là où le savant a lamentablement échoué et qu’en fin de compte, l’honneur lui revient de relever le Mali en prenant les mesures salutaires qui s’imposent.
Yiriba

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