Apres un séjour médical à Paris : Dioncounda Traoré en vrai chef de l’Etat #aBamako

Politique

Apres un séjour médical à Paris : Dioncounda Traoré en vrai chef de l’Etat

Publié le mardi 31 juillet 2012 | L'Indépendant

© Getty Images par DR
Arrivée du Président de la transition, Dioncounda Traore à Bamako
Vendredi 27 juillet 2012. Bamako. Aéroport de Bamako Senou. Le président de la transition accueilli à l`aéroport de Bamako par le premier ministre Cheick Modibo Diarra.

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Le retour du président de la transition Dioncounda Traoré a lieu le vendredi dernier. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le PM Cheick Modibo Diarra avec les honneurs de la République, après deux mois en France pour les soins médicaux à la suite de son agression. Malgré tout, le président Dioncounda exhorte les Maliens au pardon.

Le président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, a regagné le bercail le vendredi dernier après plus de deux mois de soins médicaux en France à la suite de son agression par des hommes sans scrupules. Etaient à l’accueil l’ensemble des ministres de la transition avec à leur tête le chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra, le corps diplomatique, la société civile, etc. Sans oublier l’invité surprise, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Accompagné d’un arsenal de guerre, il a fait irruption sur l’aéroport international de Sénou vers 16 h. Une apparition qui a surpris et attiré l’attention de tous les invités de marque ce jour à l’aéroport.

Annoncé pour 16 h 30, l’avion du président Dioncounda Traoré a foulé le sol malien finalement à 17 h 30. Après les accolades avec le chef du gouvernement et le salut des couleurs nationales, le Pr. Dioncounda, accompagné de son épouse, Mintou Doucouré, s’est dirigé vers les officiels venus à l’accueil avant de regagner le salon d’honneur pour des entretiens. Au cours desquels, il a pu rencontrer le capitaine Sanogo, qui s’est dit très heureux de son retour avant de lui souhaiter la bienvenue. Et il a promis de mettre le paquet pour garantir désormais la sécurité du président Dioncounda.

Le chef de la transition malienne, après des entretiens dans le salon d’honneur s’est adressé à la presse venue de tous les horizons pour être témoignes de cet événement majeur pour notre pays. « Je suis très heureux de retrouver le sol que j’aime tant, le Mali et très heureux de l’accueil qui m’a été réservé », a-t-il dit.

Il a évoqué lors de ce point de presse la question de l’unité qui sera retrouvée dans les jours à venir. Le Pr. Dioncounda a prôné le pardon comme il l’avait fait savoir lors de la visite du PM en France, qui était allé s’assurer de son état de santé. Il a dit détester la haine avant d’inviter l’ensemble des Maliens au pardon et à l’unité nationale.

Le président de la transition a rassuré sur son état de santé qui s’améliore. Cependant, des signes de blessures sont visibles sur son visage. Il faut noter, que le président Dioncounda est venu à bord d’un Boeing 747 immatriculé TZ-001 Stage III aux couleurs du drapeau national, un avion qui pourrait appartenir désormais à notre pays, sur lequel est écrit aussi « Maliba ».

Ousmane Daou

REACTIONS AU RETOUR DU PRESIDENT

Le capitaine Amadou Haya Sanogo

« Je souhaite la bienvenue à notre président, au président de tous les Maliens »

Alors que les politiques s’échappent, une réaction beaucoup plus discrète et mesurée.

Joint à Kati par RFI, le capitaine Sanogo, qui avait pris la tête des putschistes, a sobrement déclaré : « Je suis très heureux qu’il soit rétabli. Je souhaite la bienvenue à notre président, au président de tous les Maliens ».

KASSOUM TAPO, PORTE-PAROLE DU FDR

« Nous sommes très heureux au FDR »

« Nous sommes très heureux au FDR. Nous l’attendions. Il est en pleine forme. Je pense que cela devrait aller très vite pour qu’il puisse faire son gouvernement d’ici le 31. Les groupuscules extrémistes qui avaient appelé à son agression, qui continuent à dire qu’il faut un président désigné par les Maliens, il faut qu’ils arrêtent, qu’ils comprennent que l’essentiel maintenant c’est le Mali ».

Dr. MARIKO, SECRETAIRE GENERAL DU PARTI SADI

« Je souhaite un bon retour au président de l’Assemblée nationale »

« Je souhaite un bon retour au président de l’Assemblée nationale du Mali. La Cour constitutionnelle a pris une décision : le mandat de Dioncounda Traoré était terminé après 40 jours, et la vague populaire qui était partie lui demander sa démission prouve qu’il n’a pas de légitimité. Qu’on écoute notre peuple et nous allons avancer à pas de cheval ».

CHRISTIAN ROUYER, AMBASSADEUR DE FRANCE

« Je souhaite que la transition suive maintenant son cours normal »

« C’était un événement émouvant et on sentait que le président était lui-même ému de se retrouver sur le sol malien. J’étais fier de pouvoir l’accompagner et il revient en bonne santé de la France et je souhaite que la transition suive maintenant un cours normal, apaisé pour qu’on s’attache ensemble à régler le problème du Mali, les Maliens d’abord et avec le soutien de la communauté internationale ensuite et que les Maliens sachent qu’ils peuvent compter sur le soutien de la France. Pour ce qui concerne le Nord, nous avons dit clairement que là où un dialogue pourrait-être loué, qu’il soit loué en sachant qu’évidemment tout le problème ne pourra pas peut-être pas être réglé par le dialogue et qu’en ce moment il faudra recourir à la force. Et notre position, c’est que l’armée malienne doit être remplir son rôle mais, bien sûr qu’elle peut compter sur le soutien de la communauté internationale ».

MOUSTAPH DICKO, EX-DEPUTE A L’ASSEMBLEE NATIONALE

« Il est bon que le peuple malien se retrouve autour de l’essentiel »

« C’est un sentiment de bonheur de voir que notre peuple est sur la voie de la réconciliation et sur la voie de se retrouver pour donner une autre chance à notre pays qui a été si éprouvé ces derniers moments. Voir des hommes et des femmes mobilisés, voir toutes ces attentes demande l’entente et la fraternité, puisque sans ceux-ci rien n’est possible, il n’est pas possible de relancer notre démocratie et il n’est pas possible de relancer notre développement. Il est bon que le peuple malien se retrouve autour de l’essentiel et il est aussi bon que le peuple malien fasse en sorte que l’essentiel seul, nous guide vers l’avenir ».

JEAN ZERBO, ARCHEVEQUE DE BAMAKO

« Le Mali avant tout »

« Quand le président Dioncounda est arrivé, ce qui m’a touché, c’est l’hymne national (les champs fleurissent d’espérance), je crois que c’est un espoir pour le pays. Et je charge les médias que vous êtes à continuer à creuser ce message d’espérance. Nous chantons aujourd’hui les champs fleurissent d’espérance. C’est vrai, regardez aujourd’hui comment nos cœurs vibrent de confiance, parce que le président est arrivé et nous espérons que chaque Malien comprendra ce message et que nous saurons taire nos divergences pour repartir. C’est ça le message. A tout le monde, aux politiques qu’ils sachent que le Mali avant tout, aucun parti n’existe si le Mali n’existe pas, aucune association n’existe si le Mali n’existait pas, alors que l’hymne national soit gravé dans notre cœur pour que les champs fleurissent d’espérance et que nos cœurs fleurissent d’espérance. Et que ce mois de ramadan, le jeûne qui se fait, les sacrifices que les uns et les autres font en ce mois puissent transformer le cœur de pierre de certains aujourd’hui en un cœur de chair pour que nous nous retrouvions comme frères et sœurs ».

ABDOULAYE TRAORE, FONCTIONNAIRE A LA RETRAITE

« Elle va redonner confiance au peuple malien »

» Je crois que l’arrivée du président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, est une bonne chose. Elle permettra, j’en suis sûr, de redonner confiance au peuple malien par rapport la reconquête du Nord « .

YAYA COULIBALY, ETUDIANT

» Les Maliens n’attendaient que ça »

» Les Maliens n’attendaient que ça. Je suis confiant qu’avec l’arrivée de notre président, le Mali prendra un nouveau départ et cette fois-ci ça sera la bonne. Il est le seul, je crois, capable actuellement de recoller les morceaux’’.

KADIATOU DIALLO, ETUDIANTE

« Il y aura un terrain d’entente entre les deux parties »

« Avec la venue du président Dioncounda, je pense qu’il y aura un terrain d’entente entre les deux parties. Je parle bien sûr du FDR et le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Sinon, la situation actuelle de notre pays est vraiment pitoyable à cause des politiques. Ils ont oublié l’essentiel qui est l’intégrité de notre territoire. Mais aussi ils ont oublié que des Maliens souffrent aujourd’hui dans leur chaire que dans leur mental « .

AMADOU DIAO, JEUNE DIPLOME

« Soyons optimistes….. »

« Soyons optimistes, sinon rien ne prouve que son arrivée sera la solution à notre problème. Nous savons tous que la réaction des hommes politiques maliens a déçu plus d’un. Ils sont insaisissables. Oui, je crois qu’il peut mettre les 2 camps sur la même longueur d’onde, mais qu’est ce qui nous montre qu’il sera neutre face à la bataille de clochers entre le FDR et le gouvernement CMD. Que Dieu sauve le Mali ».

AWA KANE, COMMERÇANTE

« L’arrivée de Dioncounda Traoré sera une bonne chose »

« L’arrivée de Dioncounda Traoré sera une bonne chose pour notre pays à condition qu’il travaille avec le gouvernement de CMD. Sinon s’il cherche à défendre le FDR dont sont parti Adéma est membre, ça serait le chao pour notre partie. Dans cette situation Dioncounda doit être la solution entre les deux camps. Que les hommes politiques comprennent que c’est en unissant que notre pays sortira de cette situation chaotique ».

SEYDOU DIARRA, FONCTIONNAIRE

» Je crois qu’il est arrivé à temps »

» Je crois qu’il est arrivé à temps. Car c’est lui et lui seul qui peut mettre fin à la tension existant entre le FDR et le gouvernement CMD. Je demande aux Maliens de prendre en considération la devise de notre chère patrie : Un Peuple-un But-une Foi, pour sauver le Mali ».

BAKARY KONE, CHAUFFEUR

» Je crois que Dieu est avec le Mali »

» Je crois que Dieu est avec le Mali, sinon Dioncounda ne serait pas venu en ce temps précis où rien ne va entre son parti et le gouvernement Cheick Modibo Diarra. A mon avis il est venu pour sauver la situation, c’est-à-dire, affrontement entre les deux camps ».

Propos recueillis par Youssouf Coulibaly et Ousmane Daou

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