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Règlement des conflits par la force militaire : Points de vue croisés sur la légitime défense
Publié le mardi 31 juillet 2012   |  L'Essor




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« Les interventions militaires comme mode de règlement des conflits » constituaient le thème d’une conférence-débat organisée samedi à la Pyramide du souvenir par le Mouvement de réflexion et d’actions pour le développement des régions Nord du Mali (MOURAD/RNM).
La conférence était animée par Aliou Hamadoun Yonfa, un consultant en communication, crises et gouvernance et Moussa Ibrahim Touré, juriste et magistrat. Aliou H. Yonfa a rappelé que la guerre est un attribut de la souveraineté de l’Etat (représailles contre un autre Etat, blocus, embargo et occupation). Le statut de Rome créant la Cour pénale internationale en son article 5, interdit le recours à la violence contre un Etat, note-t-il. Ainsi tout Etat victime d’une quelconque agression peut recourir à la communauté internationale afin de retrouver son intégrité territoriale.

La légitime défense contre un Etat ou un groupe armé bandit est un droit imprescriptible et inaliénable, a souligné le conférencier. Se fondant sur ces différents arguments, Aliou Hamadoun Yonfa assure que notre pays peut et doit saisir la communauté internationale pour libérer sa partie septentrionale contre l’occupation des groupes et islamistes armés. En demandant le soutien de la communauté internationale et de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) notre pays est en droit de fixer, préciser et communiquer la durée du mandat de l’intervention et les modalités de la guerre.

La menace, l’agression, l’exode des populations civiles, l’imposition de la charia par les islamistes armés contre la volonté du peuple, les enlèvements d’individus en contrepartie de rançons et le viol des femmes dans les 3 régions du Nord de notre pays sont des actes contraires à la religion musulmane et constituent des violations graves des droits de l’Homme, a ajouté, le consultant. Aliou Hamadoun Yonfa a, par conséquent, invité la communauté internationale à aider notre pays à réintégrer la communauté des Etats démocratiques, à ramener la paix, la cohésion sociale et à asseoir son unité nationale.
Certes, la communauté internationale doit secourir notre pays, mais il faut aussi que les Maliens s’impliquent, s’entendent, se comprennent, laissent de coté les intérêts personnels et partisans et aient une vision commune de sortie de crise, a-t-il souligné. Moussa Ibrahim Touré a, lui, développé le thème de la conférence du point de vue de la religion musulmane.
Le droit à la légitime défense, souligne-t-il, est consacré par le Coran à titre exceptionnel pour rétablir l’ordre et la justice. Cependant, le recours à l’exercice de ce droit est soumis à des conditions établies par la charia qui classe la légitime défense dans le cadre du Jihad ou guerre sainte. Le Coran, constate l’expert, donne l’autorisation à ceux qui sont attaqués de se défendre parce que lésés. L’exercice du droit de légitime défense est cependant règlementé par la « Shari’a ».

Cette règlementation vise essentiellement à éviter les éventuels actes d’injustice et une situation dont personne ne maitriserait les conséquences.
Le théologien estime également que les conditions dans lesquelles la légitime défense doit s’exercer ont été établies par le Coran. Le « Jihad » explique, le conférencier, est une guerre défensive et ne peut être invoqué qu’à la suite d’une agression. Une fois l’agresseur vaincu ou repoussé de manière à ne plus présenter un danger pour la victime ou parce qu’il a demandé l’arrêt des hostilités, la victime doit cesser de le combattre sous peine de voir son combat perdre sa légitimité du point de vue de la charia. Dans le cadre des conflits internes, le recours à la force est également établi et règlementé par la loi islamique dans le verset 9 de la sourate Al-Hujurât. Ces conditions sont les règles applicables aux rebelles, aux bandits de grand chemin (coupeurs de route) et aux apostats.

Le MOURAD/RNM, a expliqué son président Abdou Moussa Maïga, espère, grâce à ce débat, contribuer à la résolution des crises que vit actuellement notre pays. Créé en mars dernier, le Mouvement de réflexion et d’actions pour le développement des régions Nord du Mali est une association qui défend l’unité du Mali, la liberté de penser, d’exprimer ses opinions et le droit de choisir librement sa religion. L’association entend également aider à la recherche de solutions définitives au problème des régions du Nord du Mali et défendre les valeurs de liberté, de dignité humaine, de justice, d’équité, de solidarité, de tolérance, de paix, de stabilité et de progrès dans notre pays.

par Sidi Yaya Wagué

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